Mustapha Guitouni reçevant le P-dg de TOTAL Patrick Pouyanné Rien n'a filtré sur la question du rachat des actifs de la compagnie pétrolière américaine en Algérie par la «Supermajor» française, lors de cet entretien. Mystère et boule de gomme. L'entrevue, jeudi à Alger entre le ministre de l'Energie, Mohammed Arkab, et le P-DG du groupe français Total, Patrick Pouyanné, n'a pas fourni plus d'éléments sur la question du rachat des actifs d'Anadarko en Algérie par l'entreprise pétrolière française. Le ministère de l'Energie n'y fait pas allusion. «Lors de cet entretien, les parties ont passé en revue les relations entre le groupe Total et le groupe Sonatrach, notamment dans les domaines gaziers ainsi que les perspectives de collaboration entre les deux groupes dans des projets à grande valeur ajoutée en Algérie et à l'étranger», a indiqué un communiqué du département de Mohamed Arkab. Les deux parties ont témoigné de «la volonté indéfectible des deux groupes économiques de préserver leurs intérêts communs et d'oeuvrer à développer un partenariat pragmatique qui créé de la valeur pour les deux parties sur le moyen et long terme», a souligné la même source. Un ton laconique qui incite à l'interrogation. Ce silence est-il révélateur de négociations discrètes? Pas impossible à partir du moment où le ministre de l'Energie s'est évertué à souffler le chaud et le froid sur un dossier d'une telle importance. De quoi s'agit-il? Le 6 mai Total annonce un accord lui permettant de contrôler les actifs d'Anadarko en Afrique, si ce dernier choisit d'être racheté par l'entreprise américaine Occidental Petroleum. Ces actifs qui concernent l'Algérie, le Ghana, le Mozambique et l'Afrique du Sud représentent un montant de 8,8 milliards de dollars. Le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, avait démenti l'information de vente des actions en Algérie de l'américain Anadarko pour la société pétrolière française Total. «Nous avons contacté Anadarko pour avoir des explications sur cette information, mais jusqu'à présent nous n'avons reçu aucune réponse, ce qui prouve l'inexistence de ce contrat entre Total et Anadarko» a-t-il indiqué en marge de la cérémonie d'installation du nouveau P-DG de la Sonelgaz et afficher son opposition à une telle transaction. «L'Algérie ne le permettrait pas» avait-il affirmé avant de faire un rétropédalage en règle. «Sonatrach cherchera un bon compromis» avait annoncé, le 27 mai, le successeur de Mustapha Guitouni à partir de Tindouf. «Sonatrach doit entretenir de bonnes relations avec ses partenaires étrangers pour développer ses projets» a ajouté Mohamed Arkab. Réponse de Total: «Il est normal que les autorités de chaque pays producteur souhaitent avoir un dialogue avec leurs principaux partenaires», a estimé son P-DG Patrick Pouyanné. «Total est un partenaire de l'Algérie et donc c'est dans ce cadre-là que nous allons avoir ce dialogue très prochainement avec les autorités», a-t-il indiqué. L'enjeu est de taille. Il est question de plus du quart de la production journalière de brut du pays. Près de 260.000 barils par jour. Normal que les appétits s'aiguisent. Et lorsqu'il s'agit d'un intérêt majeur qui touche celui de la nation, il impose qu'il soit négocié dans la transparence et à son avantage. La conjoncture politique actuelle le dicte. L'impact de la «gestion» calamiteuse, opaque des affaires par de nombreux responsables qui ont profité de leur statut pour se servir sans limites a eu un effet désastreux sur les finances du pays. Il n'est donc plus question de dilapider le moindre centime.