La cantatrice de musique andalouse a fait savoir que ce coffret se veut, a-t-elle précisé, un «hommage à la musique andalouse et à tous (ses) maîtres»... L'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda) a distingué, durant ce mois de Ramadhan la chanteuse andalouse Beihdja Rahal, pour l'ensemble de sa carrière, compilée dans un coffret de 27 CD. Une artiste qui a passé une grande partie de son temps durant ces dernières années, à préserver la nouba et la restituer en une douzaine de morceaux pour chaque partie. Cela a eu lieu la semaine dernière, au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, après la projection d'un court documentaire réalisé par l'Onda, et qui consistait à retraçer le parcours artistique de la chanteuse, à travers une série de photos montrant les différentes étapes de sa carrière, Beihdja Rahal a reçu un trophée honorifique, ainsi qu'un coffret intitulé, «Un maître au féminin», regroupant en 27 CD, l'ensemble de son parcours artistique. La cantatrice de musique andalouse a fait savoir que son coffret se veut, a-t-elle précisé, un «hommage à la musique andalouse et à tous (ses) maîtres». Devant un public nombreux, Beihdja Rahal a gratifié le public, ce soir-là, d'un florilège de pièces andalouses, musique savante que l'assistance a hautement appréciée. L'artiste a entonné des extraits de la nouba Sika, puis d'enchaîner avec des pièces dans les genres, «aâroubi» et «hawzi» pour clore sa prestation, sous les youyous nourris de l'assistance, avec des «m'dihs», le tout dans une superbe ambiance ramadhanesque où le charisme et le charme de l'artiste ont fait le reste. Etablie à Paris depuis 1992, après 18 ans de formation artistique à Alger dans les classes de grands maîtres de la chanson andalouse, comme Mohamed Khaznadji, Abderrezak Fakhardji ou encore, Zoubir Karkachi, Beihdja Rahal, musi cienne et interprète-soliste, a transité par plusieurs écoles et associations, à l'instar du conservatoire d'Alger et des associations «El Fakhardjia» et «Essendoussia». En 1992, elle crée à Paris son propre orchestre et entame en 1995 les enregistrements des 12 noubas de la musique sanaâ, école andalouse d'Alger, alors que, «el gharnati» et le «malouf», représentent les écoles de Tlemcen et de Constantine, respectivement. Dans différents organismes parisiens, Beihdja Rahal donne des cours de musique andalouse aux enfants et aux adultes, au sein de l'assciation «Rythme harmonie», dont elle fait partie, notamment. Chercheuse également, elle a obtenu en 2006 le prix «Mahfoud Boucebci» pour ses travaux de recherche et de sauvegarde du patrimoine musical andalou, et coédité des ouvrages sur la musique andalouse, dont, «La plume, la voix et le plectre» (2008) et «La joie des âmes dans la splendeur des paradis andalous» (2010). Notons que Beihdja était accompagnée par l'orchestre de la Société des arts (doyenne des associations), fondée en 1856, qui a bien subjugué le public par le jeu et l'interprétation des différentes pièces des bien connues du répertoire andalou. Les pièces, «Ya ghazel dabyou'L'hima» (inqilab moual), «Qala li nasseh mine enness» (derdj m'djenba), «Dir el ôqqar» (N'çraf m'djenba), «Ya toura» (kh'lass m'djenba) et «Ya men trid ktali»(aroubi), ont constitué l'essentiel du rendu de l'ensemble, sous le regard bienveillant du maestro Abdelhadi Boukoura. L'association compte actuellement à son actif plusieurs niveaux d'apprentissage et l'enregistrement de cinq CD.