Accompagnée par les musiciens de l'association des Beaux-Arts d'Alger sous la baguette du talentueux Abdelhadi Boukoura, la chanteuse de musique arabo-andalouse, Beihdja Rahal, a donné, lundi dernier, un récital au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi à Alger, une soirée animée à l'occasion de la sortie de son coffret de 27 CD, édité par l'Office national des droits d'auteurs. C'est l'association des Beaux-Arts d'Alger qui a ouvert le bal avec un inqlab Moual au titre de ya ghazal dhabyou el hima (ô gazelle, antilope des déserts), suivi d'un derdj dans le mode Medjenba intitulé qala li nassih mina ennas (Un conseilleur parmi les gens m'a dit), un insiraf : dir el ‘ûqar ya saqi we esqini (Verse le nectar ô commensal et sers-moi) et pour terminer cette mini-nouba, l'association des Beaux-Arts avait interprété le khlas classique qui est : ya tûra in kan ta'ûd eyamouna (ah si nos jours reviennent). En deuxième partie, cette dernière avait présenté au public un aroubi et une qacida joués dans le genre constantinois, lesquels avaient pour titres respectifs : ‘ane ‘âyniya ghabou (De mes yeux ils ont disparu) et enfin ah ya sidi koun ma'âna (ô Seigneur soit avec nous). Ce fut ensuite au tour de Beihdja Rahal de monter sur scène. Mais avant de présenter son programme, elle a été honorée par l'Office national des droits d'auteurs qui lui a remis un exemplaire de son coffret et un trophée en signe de reconnaissance pour son sacrifice quant à la préservation du patrimoine musical algérien. Pour elle, ce fut un moment d'une immense joie. Elle ne cachera pas son émotion pour dire qu'elle était très heureuse de recevoir entre les mains un travail de plusieurs années qu'elle dédiera à l'occasion, précisera-t-elle, à tous les maîtres de cette musique qui l'ont précédée et desquels elle a appris cette musique. «Au moins leur travail et leur sacrifice n'ont pas été vains», ajoutera Beihdja Rahal. Avant de chanter, elle avertira que son programme est composé de quelques pièces de la nouba sika, un hawzi, un aroubi et un medh. Et c'est ce qu'elle exécutera toujours avec les musiciens des Beaux-Arts. Elle entonnera ainsi un inqlab sika ayant pour titre ya men li qalbi qad kawa (ô toi qui m'a brûlé le cœur) et insiraf-khlas toujours dans le mode sika intitulé belhawa qalbi ta'âlaq (A la passion mon cœur s'est attaché), une poésie à connotation soufie du poète Ahmed Al-Bakri. Pour le deuxième programme, ce fut le hawzi ya layem lach tloum (ô toi qui me blâme pourquoi m'accuses-tu ?), le aroubi mahboubi tal djfeh (La froideur de mon amie a trop duré) et une qacida panégyrique du poète Sidi Lakhdhar Benkhelouf qui porte le titre d'El-khezna. Sa prestation terminée, Beihdja Rahal donnera rendez-vous pour une autre occasion à Alger et dans les autres wilayas du pays. M. Belarbi