Ce n'est pas trahir que d'admettre cette logique du dialogue qui finit par prévaloir dans tous les conflits. La position de l'institution militaire par rapport à la crise que traverse le pays est immuable. Elle passe par la voie du dialogue «qui couperait définitivement la voie à la période de transition qui ne pourrait que conduire à une situation encore plus difficile à maîtriser» et aura comme socle la légitimité constitutionnelle. C'est ce principe qu'a rappelé l'éditorial de la revue El Djeich dans son dernier numéro. «La solution à la crise passe impérativement par l'option de la légitimité constitutionnelle.» C'est par cette démarche que le peuple pourra exercer son droit à élire le président de la République «dans les plus brefs délais». La solution à la crise Pour y parvenir, il est impératif de passer par la voie du dialogue auquel seront conviées «des personnalités nationales et des élites sincères et fidèles à la patrie afin de trouver une issue favorable qui satisfasse l'ensemble des parties» explique El Djeich non sans rappeler que cette démarche «découle de la conviction de l'institution, de son souci de veiller à la continuité de l'Etat et de son attachement aux engagements qu'elle a exprimés, «d'accompagner le peuple algérien et les institutions de l'Etat et de faire échec à tous les scénarii aux néfastes desseins». Le dialogue a toujours été la position axiale de l'institution militaire depuis le début du mouvement populaire le 22 février dernier. Cette option est par ailleurs partagée par tous les acteurs, le Hirak y compris. Ce n'est pas trahir que d'admettre cette logique qui finit par prévaloir dans tous les conflits. Il suffirait juste d'une étincelle pour enclencher ce processus salvateur pour la nation. Le dialogue Il convient alors d'ouvrir ce dialogue sans délais, comme insiste l'éditorial d'El Djeich, pour dégager une solution politique consensuelle, ce qui évitera au pays un triple vide: constitutionnel, politique et institutionnel. «Les discussions stériles et infructueuses ne sont que perte de temps et d'occasions pour l'ouverture d'un dialogue véritable et sincère, fait de concessions réciproques, qui rapprocherait les points de vue au service de l'intérêt suprême du pays et la satisfaction davantage de revendications exprimées par le peuple», est-il relevé dans le même éditorial. Esquissant les jalons de ce dialogue El Djeich affirme qu' il doit être encadré par des instruments constitutionnels «que sont la Constitution et l'installation de l'instance indépendante chargée de l'organisation et de la supervision des élections». Par ailleurs, le même éditorial relève que «les intentions malveillantes et les plans diaboliques» activent sans cesse pour semer le doute et torpiller toute initiative de sortie de crise. El Djeich note que «ces tentatives désespérées» sont relayées à travers «l'utilisation immorale des médias, qu'il s'agisse de journaux ou de supports audiovisuels, pour construire des scénarii farfelus et distiller des mensonges venimeux, des informations erronées ou falsifiées».