Les amendes sont estimées à 100 milliards de DA. Scandale dans le milieu des affaires. Des sociétés de renommée internationale ayant arraché des contrats d'investissement en Algérie, procèdent à la cession et la location de matériels administrés temporairement sans l'autorisation de l'administration algérienne. C'est ce qu 'a révélé, M.Sid Ali Lebib, le directeur général de la douane lors d'un point de presse animé hier. Pour comprendre, il faut savoir que cette catégorie de matériel, bénéficiant de plusieurs avantages fiscaux et douaniers est censée ressortir du pays une fois le chantier achevé, or comme le souligne le conférencier «ces sociétés, au nombre de deux ou trois ont signé des marchés de location ou carrément de vente, sans informer les autorités algériennes. Pis encore, nombre de ces contrats ont été négociés à l'étranger». Malgré l'insistance de la presse, M.Lebib s'est abstenu de révéler les noms de ces firmes internationales, encore moins leur secteur d'activité. Mais le montant du contentieux calculé par les services des douanes, qui ont débusqué ces graves infractions, témoigne parfaitement de l'importance de ces sociétés sur le marché international. En effet, nous apprenons par la voie de M.Lebib que l'amende s'élève à 100 milliards de DA. Qu'est-ce qui amène des sociétés importantes à s'investir dans «l'illégal» sachant que financièrement elles se portent bien? Une question qui reste en suspens. Nous apprenons par ailleurs qu'un compromis a été trouvé entre les deux parties, la douane, d'un côté, et les sociétés en question, d'autre part. «Ces dernières ont mobilisé leurs meilleurs avocats et experts pour essayer d'arranger les choses à l'amiable». Dans ce contexte, elles ont accepté de payer la totalité de l'amende. Pour leur part, les autorités algériennes se sont engagées à ne pas divulguer l'identité de ces sociétés, qui n'ont pas besoin de mauvaise publicité qui risquerait de nuire sérieusement à leur image de marque. Aussi, croit-on savoir, ces sociétés continueront d'activer en Algérie. Le gouvernement a décidé de ne pas résilier les contrats parce que tout simplement «nous souhaitons que ces dernières restent. Nous avons besoin de leurs investissements». Et puis «l'Algérie ne veut pas donner l'image d'un pays qui traque sans merci les investisseurs qui ont fait le choix de développer notre économie».Mais cette position ne risque-t-elle pas d'ouvrir la porte à d'autres dérives?. La régulation définitive du dossier des véhicules ZH est prévue au plus tard au mois de février prochain. C'est ce qu'a révélé hier M.Ben Taher, cadre au niveau de la douane dans un point de presse.40% des véhicules sont déjà transférés au niveau de l'entreprise publique de récupération.«Nous avançons bien et nous envisageons de finaliser cette opération dans les délais arrêtés», atteste-t-il. Hier en visite au parc 26 du port d'Alger qui contient 733 véhicules, le ministre des Transports M.Maghlaoui, en compagnie de Lebib, s'est montré très surpris:«Vous n'avez pas encore liquidé ces voitures», s'est-il adressé à M.Lebib lequel a eu des instructions pour clore au plus vite ce dossier. Notons que les filières dites «ZH» et «Taiwan» connues de tous les Algériens sont venues «gonfler» le parc automobile national durant les années 90, échappant au moindre contrôle technique. Il en existe 2000 actuellement.