Le siège de la Présidence On se demande quel impact ont réellement ces limogeages sur les revendications exprimées par le mouvement populaire. Dans un communiqué laconique rendu public, hier, la présidence de la République a annoncé, qu'elle a procédé au limogeage de plusieurs cadres dont Baghdadli Abdelmadjid, directeur de l'administration générale et Kalafate Mohamed Mehdi, directeur des cadres à la Présidence. Il a été, également, mis fin aux fonctions de Mme Temmimi Assia, en qualité de chargée de mission à la présidence de la République, précise la même source. Ce nouveau coup de balai, que donne le chef de l'Etat appelle à l'interrogation suivante: à quelle logique obéit cet interminable grand ménage qui s'opère aussi bien à la Présidence que dans les entreprises publiques? S'il s'agit de faire miroiter un changement dans le but d'absorber la colère de la rue, la manoeuvre a déjà échoué. Et la réponse a été donnée le 7 juin dernier. Pour la 16e fois depuis le 22 février, des millions de citoyens ont marché pacifiquement à Alger et à travers plusieurs wilayas du pays pour réclamer un changement de système. Les manifestations au slogan unanime de «Bensalah dégage», sont intervenues au lendemain du troisième discours adressé par le chef de l'Etat à la nation, où il a appelé au dialogue autour de l'organisation d'une présidentielle dans les plus brefs délais. Ce n'est pas le premier coup de balai que donne Abdelkader Bensalah depuis sa nomination à la tête de l'Etat, aussi bien dans les entreprises publiques qu'à la présidence de la République. Mais on se demande quel impact ont réellement ces limogeages sur les revendications exprimées par le mouvement populaire. Il y a des zones d'ombre dans la démarche du chef de l'Etat. D'un côté il cultive le statu quo pour ne pas sortir du guêpier politique et de l'autre côté il limoge à tour de bras comme pressé d'en finir... pourquoi et à quels desseins? Cette volonté «d'agir vite» s'est exprimée dès les premiers jours de l'installation de Bensalah à la tête de l'Etat, soit le 9 avril, Abdelkader Bensalah n'a mis que cinq jours pour agir. Ainsi, le 14 avril, le directeur général des transmissions à la présidence de la République, le général Bekhit, a été démis de ses fonctions par Abdelkader Bensalah. De même qu'il a limogé Mohamed Rougab, ancien secrétaire particulier de Bouteflika. Ce dernier a été remplacé par Hafnaoui Amrani. Le 25 avril, il s'attaque aux secteurs économique et financier publics. L'opération a, avec le limogeage du P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour qui s'est fait remplacer par Rachid Hachichi. Le même jour, un autre P-DG d'une autre entreprise publique a été lui aussi dégommé. Il s'agit de Adel Khemane, président-directeur général d'Algérie télécom, qui a été remplacé par Benabdelouahad Mohamed Anouar. Bensalah récidive le 4 mai dernier, en mettant fin aux fonctions de deux cadres de la Présidence, respectivement le directeur des cortèges officiels et des transports de la présidence de la République, Ait Arkoub Abdelkrim et le directeur des systèmes et des moyens informatiques de la présidence de la République, Bouabana Chouhed. Le même jour c'est le président de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (Onplc), Sebaibi Mohamed, qui est relevé de ses fonctions, suivi par l'ex-directeur général de la résidence d'Etat Sahel et non moins président-directeur général de la Société d'investissements hôtelier (SIH), Hamid Melzi. Un, nouveau coup de balai intervient le 25 mai quand Bensalah procède à plusieurs changements. Salim Rebahi nommé nouveau directeur général de l'Eptv, Zouina Abderrezak se retrouve à la tête de l'Arav, Boulakhras Chaher au poste de P-DG du Groupe Sonelgaz et Hemaidia Mounir, nouveau président-directeur général de l'Anep. A ce rythme il est à se demander où et quand s'arrêtera Bensalah qui semble appliquer le slogan du Hirak «Iruhu gaâ».