L'honnêteté intellectuelle la plus élémentaire commande de reconnaître au Haut Commandement militaire, un mérite unique dans les annales de l'Histoire des pays arabo-musulmans, celui de combattre par tous les moyens légaux la corruption et la criminalité en bande organisée. C'est en vain que l'on chercherait une quelque volonté de régler des comptes avec quelque faction ou clan que ce soit. Une maffia sans scrupules La meilleure preuve nous est donnée par l'inculpation de personnalités réputées proches du chef d'état-major. Il n'y aura pas de justice sélective et jusqu'ici la présomption d'innocence a joué intégralement. Chacun est libre de sous-estimer la charge psychologique écrasante qu'ont dû supporter le chef d'état-major et le Haut Commandement militaire pour que chaque délinquant (personnalité politique, oligarque, haut fonctionnaire, P-DG) soit condamné dans le cadre de la loi et restitue au Trésor les sommes faramineuses qu'il a extorquées au pays. Celui ou celle qui n'est pas reconnaissant à l'état-major de ce travail colossal et moralement éprouvant est soit un ingrat soit quelqu'un dont les motifs sont inspirés par d'obscures arrière-pensées. Le peuple algérien, in fine, saura reconnaître les siens. Des personnalités politiques et des oligarques se sont coalisés pour saigner à blanc ce pays, corrompre des centaines de fonctionnaires et d'opérateurs économiques et faire main basse sur l'ensemble des ressources de la nation. L'ampleur de la prédation dépasse l'entendement humain. C'est ainsi l'équivalent de plusieurs centaines de milliards de dollars qui ont été distraits du patrimoine économique national par des personnes qui ne méritent pas de conserver leur nationalité d'origine, car ils ont commis un acte de haute trahison contre le peuple algérien et notamment sa jeunesse dont l'avenir était censé être garanti grâce aux ressources du fameux Fonds de régulation des recettes créé en 2000. Le cas se pose pour l'ancien président de la République qui n'est pas en état d'être jugé, mais auquel devrait être retirée sa nationalité algérienne, si tant est qu'il ait été et soit réellement algérien. Ses états de service pendant la guerre de Libération nationale ayant été purement fictifs, l'argument tiré de sa participation à la lutte anticoloniale ne peut guère recevoir créance pour qu'il demeurât citoyen algérien. Police judiciaire et magistrats unis pour mettre à bas le crime organisé et la corruption. La conscience des magistrats C'est la première fois depuis l'indépendance que les services de sécurité et les officiers de la police judiciaire mettent à la disposition de la justice l'ensemble des dossiers qui contiennent des charges accablantes contre les délinquants qui ont gouverné ce pays au nom du peuple algérien, 20 ans durant. La justice n'est pas instrumentalisée, car c'est également la première fois, depuis 1962, que les magistrats jugent selon leur conscience. Bien évidemment, l'ensemble des biens mal acquis situés sur le territoire algérien seront saisis et feront retour au Trésor public. Quant aux biens meubles et immeubles situés à l'étranger, l'Algérie compte diligenter des procédures appropriées auprès des Etats qui se sont engagés sur le plan international à prévenir et combattre le blanchiment d'argent et la fuite illicite des capitaux. C'est le lieu de rappeler à une certaine élite intellectuelle prompte à verser dans la surenchère et la démagogie, que seul le Haut Commandement militaire est en mesure de lutter efficacement et même d'éradiquer la corruption, laquelle, contrairement à ce que feint de croire une personnalité éminemment respectable comme Djamel Zenati, a contaminé tous les tissus sociaux depuis 30 ans, sans susciter le moindre émoi de la part de partis politiques labellisés démocrates. Ce fléau n'est ni l'apanage d'une classe sociale ni celui d'une institution particulière. C'est une pathologie endémique qui s'est lovée au plus profond de la société algérienne et qui fait obstacle à son développement, sa modernisation et sa démocratisation. Trop d'abus Face à ces phénomènes, les partis politiques, le Mouvement citoyen, les ONG, sont totalement désarmés. Même nos institutions dédiées au contrôle et à la supervision, à l'instar de l'Inspection générale des finances, la Cour des comptes, l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, les douanes, les impôts, la Banque d'Algérie, sont totalement incapacitantes et les contrôles qu'ils diligentent sont inopérants, lorsqu'ils existent. Du reste, de hauts fonctionnaires de ces institutions doivent s'attendre à être convoqués par le juge dans les semaines qui viennent car les abus ont été trop nombreux. Pas de retour des biens mal acquis au Trésor public sans l'intercession du Haut Commandement militaire Dans de telles conditions, il est choquant qu'un certain nombre d'apprentis-sorciers qui n'ont jamais levé le plus petit doigt devant les frasques de notre élite dirigeante, pourvu que le pouvoir leur accorde un nombre de sièges suffisant dans les deux chambres du Parlement où ils ne font du reste que de la figuration, viennent, toute honte bue, nous expliquer que l'Armée doit négocier son départ et rejoindre aussitôt les casernes. Quelle irresponsabilité ! Que l'Armée algérienne puisse être dépouillée d'une partie infime des attributions, et c'est tout l'Etat algérien qui s'effondre. Lorsqu'une autocratie civile lui aura succédé, et qu'elle aura mis le pays sens dessus dessous, il sera trop tard pour appeler l'Institution militaire à la rescousse. Eviter la cessation des paiements Seul le Haut Commandement militaire peut faire éviter à l'Algérie la cessation des paiements. Retenons l'essentiel. Si l'Algérie parvient à récupérer d'ici 2022, quelque 150 milliards de dollars, elle le devra à la diligence exceptionnelle de l'état-major qui entend que les futurs responsables de l'Algérie (qui ne seront issus ni de l'Armée ni adoubés par elle) puissent disposer d'une marge de manœuvre suffisante afin d'éviter le recours par notre pays au financement extérieur et par voie de conséquence l'obligation de se conformer aux conditionnalités draconiennes de nos créanciers. Ces dirigeants auront les moyens de définir une stratégie économique et financière à moyen terme engageant le pays vers la rupture d'avec le modèle rentier clientéliste. Laissons à ceux qui réclament le départ de l'Armée à leurs illusions. Aujourd'hui, l'Algérie pour sa stabilité, sa prospérité économique et financière et aussi pour la garantie d'aller vers un Etat de droit, a d'abord et avant tout besoin de son Armée. Et d'une armée solide, homogène et soudée.