Les vols sont pratiquement devenus monnaie courante en Kabylie. Il ne se passe pas, en effet, de journée sans que l'on soit informé d'un vol et souvent d'importance en Kabylie. Les marchés, les transports de voyageurs et les endroits publics tels les gares et autres lieux sont les plus ciblés par les voleurs à la tire. Dans les villages, ce sont les habitations individuelles, et notamment celles des émigrés ou des gens ayant une quelconque rente, qui sont visées. Dans la zone de la Kabylie maritime, ce sont les véhicules qui attirent l'attention des larrons. Les services de sécurité sont assez sollicités et il ne se passe pratiquement pas de semaine sans que l'on annonce des arrestations. Les plus gros vols qui se sont déroulés en Kabylie sont certainement ceux-là qui ont visé les transporteurs de fonds et certaines agences bancaires avec à la clé des millions de dinars, et souvent aussi des sommes importantes en euros qui se sont volatilisées. Les agences postales ne sont pas en reste et elles aussi ont payé un lourd tribut. Récemment, c'est le bureau de poste de Tizi Gheniff qui a été visité dans la nuit de samedi à dimanche. Les monte-en-l'air ont ainsi pénétré dans le bureau de poste par le toit. Une fois dans les lieux, les voleurs ont vainement essayé de forcer le coffre-fort. N'y étant pas parvenus, ils se sont retirés emportant avec eux le micro-ordinateur de cette agence du centre de paiement des chèques postaux de Tizi Gheniff. Les vols sont ainsi devenus assez courants en Kabylie. Peut-être faut-il préciser que, malgré les efforts assez méritoires des services de police, il reste que la situation au plan sécuritaire laisse réellement à désirer dans cette région. D'ailleurs, les forces politiques et principalement celles ayant pignon sur rue dans la région n'ont pas hésité à signaler cela, et les citoyens aspirent réellement à une meilleure protection. Le cas des enlèvements de personnes, libérées souvent contre le paiement de fortes rançons, fait froid dans le dos. Laissée ainsi, la situation risque fort de devenir intenable et non maîtrisable en Kabylie. Les citoyens, et principalement dans les villages et hameaux, assurent une certaine autoprotection, mais au regard de la loi, cela n'est pas admissible car la sécurité est du ressort exclusif de l'Etat. Il est donc inadmissible de laisser les citoyens, certes, poussés jusque dans leurs derniers retranchements, par la situation de plus en plus difficile, pour ne pas dire autre chose, s'organiser en groupes de vigilance. Il est peut-être à souligner que, selon les observateurs, c'est le terrorisme en déclin qui engendre ce genre de situation avec des groupuscules armés ayant versé dans le grand banditisme. Les forces de l'ordre semblent avoir intégré cette donnée et il ne reste plus qu'à mieux se déployer, notamment en cette région, afin de mieux assurer la protection des citoyens.