Belgacem Zeghmati, le nouveau ministre de la justice, garde des Sceaux, en présence de Slimane Brahmi, le ministre sortant, a été installé jeudi dans l'après-midi La cérémonie a été brève et n'a valu que par les interventions des deux responsables qui ont réitéré leurs engagements vis-à-vis de l'indépendance de la justice et du nettoyage d'éléments inappropriés quant à la marche de la magistrature qui a besoin de tous ses enfants pour un redressement attendu de l'appareil judiciaire, rudement mis à l'épreuve durant les deux dernières décennies. « Je suis heureux d'être remplacé par un homme de l'envergure de Belgacem Zeghmati, un grand et dévoué magistrat dont l'honnêteté et la compétence n'ont d'égal que la droiture, un frère et un ami depuis plus de trente ans », a dit Slimane Brahmi, le ministre sortant. Lui succédant, le teint net, la mine toujours aussi joviale, posément, le regard rivé en direction, de l'assistance, Belgacem Zeghmati, le frais ministre de la Justice, garde des Sceaux, celui que les admirateurs d'une saine justice ont nommé « le magistrat au-dessus du lot », a d'abord remercié le chef de l'Etat pour la confiance placée en lui, ensuite dit sa fierté de remplacer « un ami de longue date qui a eu la joie et le plaisir de m'installer en 1983 au poste de procureur de la République près le tribunal de Ksar El Boukhari (cour de Médéa) dont il présidait les destinées. C'est pourquoi, dans la foulée, je tends ma main à toutes les bonnes volontés armées de conviction pour participer à la mise sur pied d'une véritable indépendance de la justice, une sacrée œuvre de longue haleine qui demande de sacro-saints sacrifices utiles à une telle gigantesque et salutaire entreprise qui n'est pas de la rigolade : rendre justice loin de toutes pressions d'où qu'elles émanent ! Les gens ont bien droit à l'éducation, aux loisirs, aux soins, au logement. Et la justice, au milieu de tout cela ? Certes, les citoyens ont le droit à une justice égale pour tous ! Le citoyen s'attend à voir ses démarches auprès de la justice déboucher sur une bonne justice sereine, saine et surtout juste, de quoi le rassurer. » La cérémonie prit fin sur un air bon enfant qui vit l'ensemble des présents se quitter, ravis et certainement décidés à se remettre au boulot, une fois les vacances achevées. Reste maintenant à connaître le successeur de Belgacem Zeghmati, procureur général de la cour d'Alger ; oui, c'est ardu de le remplacer, mais avec ses nombreux adjoints qui sont assez bien formés, on peut aisément dégoter la relève du puissant et incorruptible Zeghmati, plus que jamais « un magistrat au-dessus du lot », dont la probité morale et le sens aigu de la discipline sont à mettre en exergue, notamment dans la conjoncture actuelle.