«Ça bouge dans ce domaine», a dit le ministre canadien de l'Agriculture. Optimisme, enthousiasme et volonté de travailler ensemble tel est le triptyque qui a animé principalement la conférence de presse tenue lundi à Alger (hôtel El Djazaïr) par le sous-ministre adjoint canadien de l'Agriculture et l'Agroalimentaire, Andrew Marsland, sur les potentialités existantes entre le Canada et l'Algérie pour établir un partenariat durable. Ce partenariat est souhaité pour la culture des légumineuses dont le Canada est leader dans le monde et dans le domaine de l'agriculture et du monde animal domestique, comme le bétail bovin en particulier, secteur dans lequel le Canada excelle, en particulier, celui consacré à la production laitière dont a grand besoin l'Algérie. Le ministre a rappelé la mise en place par une compagnie canadienne d'une ferme d'exploitation de dattes à El Oued, dans le Sud algérien. L'exportation de ce «fameux» fruit et d'autres primeurs introuvables en hiver au Canada intéresse en haut lieu les Canadiens. La bonne application du Pndra (Programme national de développement rural et agricole) a séduit le ministre qui a souligné qu'il était accompagné dans sa mission en Algérie par une douzaine d'hommes d'affaires et opérateurs économiques venus se sensibiliser des actions économiques algériennes et s'enquérir sur tout ce qui se fait, et ce qui doit l'être, en matière économique. Cette visite, qui coïncide avec le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Canada, tend à explorer les potentialités pour lesquelles le Canada espère pouvoir apporter le savoir-faire à la fois nord-américain et français, a indiqué l'hôte de l'Algérie. Insistant sur la volonté d'accompagnement dans les programmes structurants, il dira vouloir partager l'expérience de l'industrie canadienne de l'agroalimentaire. Des contacts ont déjà été pris avec la Cemi (Chambre des entrepreneurs de la Mitidja) à Blida, capitale d'une région qui se prête à l'exploitation agricole et où peuvent être développés des projets agroalimentaires intéressants, a encore dit le ministre Marsland. Le ministre a en outre parlé de la réintroduction en Algérie de la vache laitière canadienne qui produit 50 litres/jour et parfois 60 l à en croire certains éleveurs algériens. Cette performance met en évidence la parfaite adaptation climatique du bovin canadien à l'environnement algérien. Marsland a confirmé l'intérêt que porte son pays au projet de création d'une étable laitière industrielle privée dans chaque daïra programmée par le gouvernement. Lors d'un point de presse, auquel a assisté notamment l'ambassadeur du Canada à Alger, Robert W. Peck, le ministre canadien a montré son intérêt pour une possible importation algérienne d'embryons de vaches laitières canadiennes qui seraient ensuite inséminés sur des vaches de race locale. Ce point avait été abordé au cours d'une rencontre, dimanche, au ministère de l'Agriculture. Avec cette technique, «le processus de développement de cette coopération pourrait être accéléré du moment, a-t-il dit, que de nombreux acheteurs algériens sont prêts à importer des vaches laitières canadiennes». Enonçant le volume des échanges entre les deux pays, Marsland a précisé que ceux-ci ont atteint 285 millions de dollars canadiens d'exportations vers l'Algérie et 3,1 milliards de dollars d'importations dont la principale partie est composée d'hydrocarbures et, nouvellement, des fameuses dattes «Deglet Ennour» dont la saveur et la qualité ne sont plus à démontrer. Pour ce qui est des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots, pois secs et autres graines) plusieurs intervenants se sont succédé pour présenter les possibilités d'exportation du Canada insistant sur la salubrité des produits contrôlés par des laboratoires spécialisés. L'Algérie, selon un haut responsable au ministère du Commerce, Boussenadji Ramdane, a importé du Canada, seul fournisseur de l'Algérie de cette denrée, 75.000 tonnes de lentilles en 2005 précisant que la moyenne atteinte ces dernières années est de 60.000 tonnes/an.