Le Canada est disposé à assister l'Algérie dans le développement de sa filière lait, en introduisant, notamment, les techniques de la génétique bovine. C'est ce qu'a déclaré, avant-hier à Alger, le vice-ministre canadien de l'Agriculture, Andrew Marsland, lors d'une rencontre avec le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslem Chelghoum. Accompagné d'une délégation d'experts, dont la responsable de la production animale au niveau du ministère canadien de l'Agriculture, M. Marsland n'a pas hésité à mettre en valeur le « savoir-faire » canadien dans ce domaine. « Mon pays est à la pointe de la technique génétique bovine. Une expérience, dont nous sommes prêts à faire bénéficier l'Algérie », a-t-il indiqué. Le département de l'Agriculture algérien a créé dans ce sens une ferme expérimentale, située à El Tarf (est). Celle-ci bénéficie déjà d'une assistance canadienne, par l'entremise de l'université de Saskatchewan. Elle est appelée à jouer les premiers rôles dans le transfert de la technologie génétique et devra rayonner sur l'ensemble de l'Est algérien, selon un des collaborateurs de Abdeslem Chelghoum. Il est donc attendu à voir le cheptel bovin grossir grâce à l'importation d'embryons canadiens. Le but principal est d'augmenter la production laitière à 3 milliards de litres/an, la production actuelle étant de 2 milliards de litres. Le transfert d'embryons consiste à transplanter dans une femelle porteuse (appelée receveuse) un embryon issu d'une autre femelle (dite donneuse). La technique, aujourd'hui confinée à un état expérimental au niveau de la ferme d'El Tarf, devra aboutir à un élevage généralisé d'embryons. La finalité étant de produire des génisses de la plus pure des races que les professionnels connaissent sous le nom de « Prim'Holstein » qui est la première race laitière en France et dans le monde. « Le transfert d'embryons arrangera énormément l'Algérie pour des raisons d'abord pratiques, leur transport étant, de toute évidence, moins contraignant qu'une vache normalement constituée sans compter l'avantage que cela induira sur la multiplication du cheptel », explique le docteur Bougdour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Il faut savoir que le ministère canadien de l'Agriculture a classé l'Algérie parmi 8 pays prioritaires pour les initiatives en matière de développement international. La rencontre entre les deux parties s'inscrit dans le cadre d'un accord portant sur 5 projets, à savoir la mise en place d'une banque des ressources phytogénétiques, le développement des biotechnologies au niveau de la ferme d'El Tarf, la télédétection dans les cultures des céréales, l'assistance pour la mise en œuvre des accords de l'OMC et l'assistance pour la filière lait. L'Algérie, de son côté, appelle les Canadiens à investir dans l'agriculture dans le cadre de la concession. « Une opportunité que les opérateurs canadiens devraient saisir », a déclaré M. Chelghoum. Ce à quoi son homologue canadien rétorque : « Nous vous invitons officiellement à vous rendre à Ottawa, avec l'engagement de vous organiser un forum d'hommes d'affaires. »