Il est malheureux de reconnaître que des pathologies, qu'on croyait remisées dans les strates de l'oubli, du passé, sont revenues à pas feutrés pour se faire insidieuses, pernicieuses. La typhoïde, la variole, le choléra, la tuberculose, des maux qui frappent le pauvre, des maux qui semblaient vaincues à jamais, sont de retour. Un peu partout en Algérie, ces pathologies se manifestent pour marquer un peu plus la paupérisation d'une population éreintée par des conditions sociales, de plus en plus, difficiles. La tuberculose, par exemple, vaincue grâce au BCG, est revenue pour montrer que ses gènes n'ont pas été éliminés, qu'ils se sont, bien au contraire, adaptés aux traditionnels traitements. Il est malheureux d'apprendre que, dans la seule daïra de Sig, 40 cas ont été recensés durant l'année 2001. Dans le chef-lieu de cette commune, on a enregistré 24 cas, à Oggaz 7, alors qu'à Zahana, 6 cas ont été signalés et 1 à Ras El-Aïn, El-Alaïmia, El-Gaâda et Amirouche. Ces chiffres, établis par la direction de la santé de Mascara, traduisent dans une large mesure un recul dans les conditions de vie des citoyens et pourraient aussi s'expliquer par une insuffisante couverture sanitaire. Dans la wilaya de Tiaret, les maladies à transmission hydrique sont devenues la hantise des citoyens depuis que des foyers de typhoïde ont été signalés dans certaines zones rurales de la wilaya. A Oran, l'année qui vient de s'écouler, a été marquée par un retour pernicieux de la gale. Sans crier gare, elle est revenue réinvestir le terrain qu'elle avait perdu. Dans plusieurs écoles de la wilaya, des cas ont été détectés chez des élèves. Cette situation est vécue par plusieurs wilayas du pays où on enregistre la réapparition de maladies qu'on croyait révolues. La dégradation des conditions sociales, le recul du niveau de vie et d'habitation des citoyens ont généré des failles dans la couverture sanitaire de larges couches de la population, qui se sont traduites par des foyers favorables à l'apparition de plusieurs maladies qui étaient pourtant vulnérables à toutes formes de traitement aux antibiotiques. Les faire reculer, les vaincre semblent être une mission ardue qui nécessite de gros efforts, mais surtout la mobilisation des services sanitaires et du citoyen, car que peuvent faire tous les traitements si, au départ, il n'y a pas une véritable politique de prévention?