Pour l´heure, ce projet ne mobilise que le FLN. La classe politique ne semble pas pressée de participer au débat sur la révision de la Constitution. Pour l´heure, ce projet ne mobilise que le FLN. Les deux autres membres de l´Alliance présidentielle, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se sont ostensiblement mis à l´écart. Contacté, hier, par nos soins, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a refusé de s'exprimer sur le sujet. Cela dit, lors d'une de ses sorties médiatiques récentes, Ahmed Ouyahia a indiqué sur le sujet que «chaque parti est libre d'ouvrir les ateliers qu'il veut. Mais vous me concéderez que la Constitution n'est pas une simple affaire. Elle dépendra de la mise en oeuvre d'un processus institutionnel». Selon lui, la révision de la Constitution, le jour où elle devra avoir lieu, le processus ne sera pas mis en mouvement par le RND ou par un autre parti. Ce serait un référendum. D'un côté, il a affirmé qu'au RND, cette révision constitutionnelle n'est pas un sujet d'actualité ni une priorité. De l'autre, le RND ne veut pas toucher à la Constitution avant les élections législatives de 2007. Pour sa part, le troisième parti de l'alliance, le MSP, considère que pour l'heure, il y a d'autres priorités. «Nous n'avons pas encore décidé de participer au débat sur la révision de la constitution. La priorité pour nous c'est défendre la réconciliation nationale et la relance de l'alliance», nous a déclaré, hier, M. Mokri, l'un des dirigeants du MSP. Il a ajouté, par ailleurs, que le parti «reste à l'écoute de toute proposition et prendra sa position au moment opportun». Selon la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, le FLN est libre d'en faire une priorité et d'en débattre. «Nous sommes pour le multipartisme et pour nous, la priorité c'est que la paix soit effective parce qu'on a quand même relevé que l'insécurité est revenue, c'est-à-dire il faut désamorcer complètement toutes les bombes qui guettent notre pays», a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à L'Expression. Pour le PT, s'il faut discuter de la révision de la Constitution, de la nature du régime à mettre en place, il faut d'abord assainir le climat politique pour rétablir la paix. Il faut surtout préserver nos richesses et notre économie, insiste-t-elle. «C'est une Constitution qui doit consacrer toute la démocratie, les conquêtes de l'indépendance nationale et l'unité de la nation. Le jour où viendra ce débat, nous aurons notre point de vue dans le cadre du multipartisme», juge Louisa Hanoune. El Islah, de son côté, est d'accord sur l'idée mais pas sur l'objectif, les sujets et la manière de l'amendement. «S'il faut discuter de la révision, il faut assainir le climat politique pour rétablir la paix, préserver les valeurs et l'identité nationale, garantir l'exercice des libertés publiques et individuelles et l'alternance au pouvoir des valeurs qui constituent la garantie d'une bonne gouvernance et consacrer la démocratie. Si la révision constitutionnelle répond à ces considérations, nous ne serons pas contre», estime de son côté le premier responsable du parti, Abdallah Djaballah. L'un des partis de l'opposition, en l'occurrence le RCD, considère que le problème n'est pas un problème de textes. «Je pense que ce n'est pas l'urgence. Il y a par contre, un problème d'hommes et de crédibilité d'institutions. Amender la Constitution pour assurer un troisième mandat au président n'est pas la priorité. C'est surtout le niveau de vie des citoyens et de liberté qui est bafoué», nous a déclaré hier, le vice-président du RCD, Ferdjellah.