Pour M.Ziari, c'est le chef de l'Etat qui a la clé pour ce qui est d'entamer le processus. «La Constitution actuelle, par la force des choses, demande une révision.» C'est en ces termes que M.Abdelaziz Ziari s'est exprimé, en tant que militant du FLN, sur la révision de la Constitution. En tant que ministre chargé des Relations avec le Parlement, il dira que la question n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement. Pour lui, elle fait l'objet pour l'instant d'un débat politique au sein des partis. «Nous sommes en pleine réforme de l'Etat», expliquera-t-il, où la loi fondamentale est la Constitution. Donc, il est évident, selon lui, de parler de son amendement. «Seul le chef de l'Etat a la clé pour entamer le processus», a-t-il souligné avant de poursuivre: «si le président de la République décide sa révision, elle peut ne pas passer par référendum mais simplement par le Parlement». M.Ziari a répondu en quelque sorte à M.Ouyahia qui estime que «la révision de la Constitution, le jour où elle devra avoir lieu, ne sera pas le fait du RND ou un autre parti mais se fera plutôt par référendum». M.Ziari appuiera son idée en soulignant qu'il y a même une possibilité que les parlementaires demandent sa révision. «Ceci n'empêche pas les partis politiques de se prononcer.» Notre invité espère également que la Constitution sera réaménagée dans l'objectif, entre autres, de revoir les prérogatives du Conseil de la nation. Actuellement, précisera-t-il, le rôle de ce dernier qui ne peut pas légiférer est limité, d'où la nécessité d'élargir ses missions. A en croire ses propos, M.Ziari n'est pas d'accord sur le fait qu'un chef de gouvernement soit issu d'un parti majoritaire. «Je n'ai jamais été d'accord sur ce principe. Le chef de l'Etat est le seul à choisir le chef du gouvernement.» Pour notre invité, il faut revoir la Constitution pour ne pas avoir ce genre de problème de «majorité». Il est à souligner que pour l'heure le projet de la révision de la Constitution ne mobilise que le seul FLN. Les deux autres membres de l'Alliance présidentielle, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se sont ostensiblement mis à l'écart. La classe politique ne semble pas, par ailleurs, pressée de participer au débat. M.Ouyahia estime que chaque parti est libre d'ouvrir les ateliers qu'il veut et que la constitution n'est pas une affaire simple. Pour lui, elle dépendra de la mise en oeuvre d'un processus institutionnel. D'un côté, il a affirmé qu'au RND, cette révision constitutionnelle n'est pas un sujet d'actualité ni une priorité. De l'autre côté, le RND ne veut pas toucher à la Constitution avant les élections de 2007. Pour sa part, le troisième parti de l'alliance, le MSP, considère qu'il y a d'autres priorités qu'il ne faut pas négliger. La priorité pour les membres du parti c'est défendre la réconciliation nationale et la relance de l'alliance. Selon la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, le FLN est libre d'en faire une priorité et d'en débattre. «Nous sommes pour le multipartisme et pour nous la priorité c'est que la paix soit instaurée parce qu'on a quand même relevé que l'insécurité est revenue c'est-à-dire il faut désamorcer complètement toutes les bombes qui guettent notre pays.» Pour le PT, s'il faut discuter de la révision de la Constitution, de la nature du régime à mettre en place, il faut d'abord assainir le climat politique pour rétablir la paix, et pour discuter de la nature du régime, il faut préserver nos richesses et notre économie. «C'est une Constitution qui doit consacrer la démocratie, les conquêtes de l'indépendance nationale et l'unité de la nation. Le jour où aura lieu ce débat, nous aurons notre point de vue dans le cadre du multipartisme», juge Louisa Hanoune. El Islah de son côté est d'accord sur l'idée mais pas sur l'objectif, les sujets et la manière de l'amendement.