Les premières pluies automnales qui se sont abattues sur la wilaya de Bouira viennent montrer une nouvelle fois que quelque part il y a négligence. Comme à chaque fois, les services chargés de l'entretien des caniveaux et des avaloirs retardent leur intervention. Hier, les eaux ont obstrué plusieurs points en ville. Les passages au niveau de la cour de justice, le rond-point du quartier Harkat, en contre bas du pont Sayah, à l'entrée sud du chef-lieu de wilaya, les usagers avaient des difficultés à passer. Même les piétons ont eu de la peine à marcher sur des trottoirs où les eaux ont débordé. La responsabilité incombe aux services de la voirie qui, pendant l'été n'ont pas vidé les avaloirs obstrués par une multitude d'objets. Le citoyen de son côté manquant de civisme jette ses déchets un peu partout aggravant ainsi la situation. La perturbation a touché aussi la campagne et les périphéries des villes. L'arrivée des pluies, c'est aussi la crainte des inondations. La majorité des villes de la wilaya a été bâtie sur les bords des oueds. Le mauvais entretien des avaloirs, l'incivisme de beaucoup de citoyens qui jettent leurs gravas et autres déchets un peu partout, sont les deux éléments avantageant les inondations. En prévision des orages automnaux, connus pour leur danger, et par anticipation, la wilaya vient d'établir un programme de nettoyage à travers 11 chefs-lieux de daïras. Ce programme annuel implique toutes les communes. Il se résume au nettoyage des avaloirs, des nids d'oued, le désherbage, la collecte des sachets en plastique… et se devait d'être une opération quotidienne à la charge des communes. Lors d'un conseil municipal, présidé par le secrétaire général de l'apc, ce problème a suscité l'ire du responsable quand un élu justifiera son inertie par le manque de moyens matériels. « C'est un problème de volonté et non de moyens », dira le secrétaire général. « Est-ce qu'il faut attendre la catastrophe pour réagir. Le volontariat est une formule qui a donné ses fruits ailleurs pourquoi ne pas y recourir ? » Précisons que chaque année en cette fin d'été et avec l'approche de l'automne, le temps se corse. Des averses violentes, rapides causent des dégâts dans des villes construites dans des nids d'oued à l'image de la nouvelle-ville de Bouira, une partie de Zhun de Sour El Ghozlane, la ville de Bechloul pour ne citer que ces cas. La cause essentielle demeure l'obstruction des avaloirs et des voies de dégagement des eaux pluviales. La catastrophe qui a coûté la vie à un jeune pompier en octobre dernier est toujours dans les esprits. Emporté par les eaux, le jeune Achour Mohamed n'a été repêché que 19 jours après.