Téhéran a une nouvelle fois rejeté hier l'idée d'une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue iranien, Hassan Rohani, de nouveau évoquée la veille par Washington, sans une levée des sanctions américaines qui étouffent l'économie iranienne. Les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran, des ennemis historiques, sont exacerbées depuis le retrait unilatéral de Washington, en mai 2018, d'un accord international signé trois ans auparavant et qui visait à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Si les Etats-Unis ont, depuis, rétabli des sanctions draconiennes qui asphyxient l'économie iranienne, le président Trump souffle le chaud et le froid, entre extrême fermeté et volonté de négocier avec Téhéran. Mardi, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré que «le président (Trump) l'avait dit clairement, il est prêt à une rencontre sans conditions préalables, mais nous maintenons la campagne de pression maximale» sur Téhéran. «Bien sûr», a ajouté le secrétaire d'état américain Mike Pompeo, interrogé au cours de la même conférence de presse à Washington, sur la possibilité d'une rencontre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois. Début septembre, Donald Trump avait estimé qu'un face-à-face avec Hassan Rohani était «possible» lors du grand rassemblement annuel des Nations unies à New York. Mais le président iranien avait auparavant conditionné une rencontre à la levée de toutes les sanctions contre son pays. Hier, le représentant de l'Iran à l'ONU a réaffirmé cette position, dans un entretien publié par l'agence officielle iranienne Irna. Majid Takht-Ravanchi a ainsi répété qu'une telle rencontre ne pourrait se tenir que si Washington mettait un terme à son «terrorisme économique» en levant toutes ses sanctions imposées à l'Iran. Il a en outre souligné qu'elle ne pourrait se tenir que dans le cadre du groupe des puissances ayant négocié l'accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 (Chine, états-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).»Tant que le terrorisme économique du gouvernement américain et les cruelles sanctions sont imposés au peuple iranien, il n'y a pas de place pour des négociations», a-t-il affirmé, selon Irna. L'idée d'un dialogue direct avait également surgi fin août lors du G7, en France, où Donald Trump avait évoqué la possibilité d'autoriser l'ouverture d'une «ligne de crédit» limitée à l'Iran. Signe de la «pression maximale» visant à forcer Téhéran à rouvrir les négociations, Steven Mnuchin et Mike Pompeo ont présenté mardi un nouvel arsenal législatif de sanctions contre des organisations iraniennes ou alliées de l'Iran.