L'ouverture des RCB se fera pour la première fois par un conte musical (une performance de Samira Brahmiya et le conteur et musicien Faycal Bellatar sera offerte au public présent. Faycal Bellatar qui travaille sur « les récits et chants kabyles » ne pouvait mieux trouver que Samira Brahmiya comme accompagnatrice pour sublimer ce répertoire. Avec son instrument ramené de l'Afrique de l'Ouest, qualifié de « son des anges » il transportera à coup sûr le public dans un voyage fait de monts et de rêves à travers notre culture ancestrale. Suivra le film de Dorothée Myriam Kellou, intitulé à Mansourah on nous a séparés. Ce film éminemment familial raconte une bonne part tragique de notre histoire assez méconnue finalement. Dans ce film documentaire bien poignant, Malek collecte avec Dorothée-Myriam, sa fille, et ce, de retour à Mansourah, son village natal, une mémoire historique, que la plupart des jeunes ignorent, et qui pourtant a été sans précédent dans les bouleversements qu'elle a causés à cette Algérie rurale. Pendant la guerre d'Algérie, 2350000 personnes ont été déplacées par l'armée française et regroupées dans des camps. 1,175000 ont été forcées de quitter leurs lieux d'habitation. Dans le village, fille et père interrogent ce silence. Beaucoup de nouveautés Il est à noter que sur les 30 films projetés à la cinémathèque de Béjaïa 22 sont algériens cette année. « ce sont tous des films qui ont été, soit réalisés par des Algériens ou qui se passent en Algérie » a confié, mercredi dernier Leila Aoudj, directrice artistique des RCB au micro de Thouraya Ayad dans son émission La république des Arts, sur la radio Alger Chaîne 3. Reconnaissant que les RCB sont effectivement un vrai « incubateur de talents » Leïla Aoudj fera savoir que les RCB rassemblent chaque année un « mix entre des jeunes réalisateurs dont certains ont fait ou font de grands festivals et d'autres films pas attendus, mais qui seront chez nous ». Aussi, parmi ces films on notera ceux faits dans le cadre récemment des ateliers de Habiba Djahnine. Des films documentaires exclusivement féminins. Aussi une table ronde autour du cinéma et des femmes sera également organisée et sera marquée par la projection du film sonore « Mon peuple, les femmes » de Sara Bouchar. A noter que cette année les ciné-cafés et les tables rondes se tiendront au niveau de la Casbah qui a été restaurée. Exit donc le théâtre régional de Béjaïa. Au menu également aussi une itinérance avec des projections parallèles au théâtre de verdure du village Aït Aïssa (Aokas) en collaboration avec l'association Tadukli. Ciné-cafés et tables rondes à la Casbah Il est bon de rappeler que c'est dans un village autogéré par les habitants qu'un théâtre en plein air a été érigé, toujours grâce à la prise de conscience citoyenne de la région. Aussi, cette année, les RCB ont décidé de poursuivre la « lutte »à leur façon en poursuivant l'action de « l'art dans la rue qui se déroule dans les rues de Béjaïa en se tournant encore vers la proximité et la rencontre avec les gens. Ainsi soutenir et faire partie intégrante de la révolution en marche enclenchée depuis le 22 février dans tout le pays. Et dire « plus jamais » à la censure arbitraire dont les RCB ont en fait les frais à maintes reprises. Aussi, il est bon de savoir que cinq ateliers d'éducation à l'image figurent aussi au programme. On peut citer parmi eux « l'éthique du filmable » qu'animera l'universitaire tunisienne Sihem Sidaoui , de « l'écrit à l'écran » qui sera encadré par Alexendre Oppecini et « Programmation et animation d'un ciné-club qui sera assuré par Manuel Sanchez. Baptisé « Straub Algérien » est quant à lui un master class qu'animera l'habitué des RCB le critique de cinéma français Saâd Chakali. Le public, un précieux atout Enfin, deux autres ateliers d'éducation à l'image seront programmés dont un par Célia Oudni sur le maquillage et effets spéciaux au cinéma et un autre baptisé « Un ticket pour le cinéma » qui sera encadré par une représentante de l'association Aflam de Marseille. Notons que les RCB ce sont des projections de nombreux films déclinés dans les différents formats (courts, longs, docu et fiction) . parmi les films attendus on citera le moyen métrage de Karim Bengana, Touiza, le documentaire Derwisha de Leila Berrato, le long métrage La maquisarde de Nora Hamdi, le premier documentaire de Sid Ahmed Semiane, Babylone, le tout dernier film de Rabah Ameur Zaimeche qui marque son retour aux RCB avec son long métrage fiction Terminal Sud ou encore Karim Sayad qui après avoir marqué les RCB avec son film, Des moutons et des hommes revient cette fois-ci clôturer cette 17ème édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa avec un nouveau documentaire, intitulé Mon cousin l'anglais. Plusieurs films seront aussi projetés en avant première dont celui de Samir Ardjoum, Vendredi est une fête qui reviendra quant à lui sans doute sur les manifestations qui continuent depuis des mois à animer la vie de l'Algérien lambda mais pas que. En somme, plein de surprises vous attendent. Donc encore une édition des plus riches en cinéma et en émotion à ne pas manquer sous aucun prétexte. Le public principal atout des RCB, gageons qu'il sera encore au rendez-vous cette année .