A l'aube, à l'heure où les passereaux quittent leurs nids pour répandre leurs mélodieuses chansons dans la nature, le doyen des artistes peintres algériens, Mostefa Bendebagh, lui, s'en va. Il est parti rejoindre l'Eternel avant-hier au CHU Lamine-Debaghine, Alger, à l'âge de 100 ans. il a été inhumé hier au cimetière de Sidi M'hamed. Né le 5 septembre 1906 à la Casbah d'Alger, Mostefa Bendebagh a été l'élève de l'artisan Abderrahmane Delachi, à l'âge de 16 ans. Sept ans plus tard, en 1929, il expose ses oeuvres à l'exposition universelle de Newcastle en Angleterre. En 1943, Mostefa Bendebagh, fondateur des arts plastiques en Algérie, a été désigné pour assurer un cours spécialisé à l'Ecole des beaux-arts d'Alger. Il expose en 1955 à Paris et, à l'indépendance, il continue à pein-dre tout en assurant des cours à l'Ecole des beaux-arts pour former des générations d'artistes dans les arts appliqués, dont Abderrezak Mezouane, Ali Kerbouch, Daoud et autres. Parallèlement à ses activités artistiques, il a fait des séjours d'étude en ex-URSS et en Hongrie où il a organisé une exposition de ses oeuvres les plus représentatives. En outre, Mostefa Bendebagh a milité pour la cause nationale au sein de l'Association nord-africaine des arts décoratifs, «il était convaincu de la nécessité de libérer le peuple algérien du joug du colonialisme». Plusieurs hommages ont été rendus à Mostefa Bendebagh, dont le dernier, le 12 décembre 2005, par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Dans un message adressé à sa famille, Mme Toumi a souligné que «la famille artistique et toute l'Algérie reconnaissent en Bendebagh ses efforts artistiques qui graveront à jamais son nom dans l'histoire de l'art algérien et le porteront au panthéon de ces grands hommes qui ont tout donné pour que vive l'Algérie».