Dès après-demain, il ne sera plus possible de faire acte de candidature. Suivra, ensuite, la délicate étape de collecte des 50 000 parrainages de citoyens. Ce sera la pré-campagne électorale, avant le grand tournant. En attendant, l'Anie se déploie. Les délégations de wilayas verront leur installation aujourd'hui. Elles opéreront au niveau des communes et des wilayas. Le processus électoral va connaître une étape qui préparera les modalités et les moyens susceptibles de mettre en branle l'opération électorale jusqu'à l'annonce des résultats de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Cette annonce coïncide avec l'intervention publique du président de l'Anie, Mohamed Charfi qui a clarifié dans un entretien accordé à l'agence de presse gouvernementale, les missions et les prérogatives de l'Anie et son champ d'intervention. La démarche électorale semble connaître une dynamique remarquable, preuve en est, l'Autorité nationale indépendante des élections a déclaré que 121 prétendants à la candidature à l'élection présidentielle ont retiré les formulaires de parrainage. Le président de l'Anie a tenu à mettre les points sur les «i», quitte à se faire évoquer les aspects technique de l'opération, dont le système informatique qui sera utilisé pour la surveillance et l'assainissement des listes du corps électoral. Pour Charfi, l'apport de l'algorithme fera en sorte à ce que «la fraude relève désormais du domaine de l'impossible». Le président de l'Anie affiche, à ce propos, avec conviction que «personne n'oserait une tentative de fraude, avec ce qui sera assuré comme procédures préventives dans ce sens.. En vue de conférer la transparence et l'intégrité à cette élection, il sera procédé à la révision de plusieurs aspects relatifs au scrutin, à travers la prise de nouvelles mesures, comme à titre d'exemple, le changement des procès-verbaux». Charfi semble savoir de quoi il parle et affiche une sérénité qui semble confirmer une réelle volonté des autorités de ne pas se mêler, de quelque façon que ce soit, du prochain scrutin. La balle est dans le camp de l'Anie qui la lancera dans celui des électeurs. Aux Algériens d'en faire bon usage, le moment venu. Visiblement convaincu par les larges prérogatives, dont bénéficie l'autorité qu'il préside, Charfi affirme que le rendez-vous électoral apportera la stabilité que tout le monde souhaite. Il n'y aura, selon ses dires, aucune manipulation du processus électoral. La seule condition de sa réussite sera dans le débat entre les protagonistes à la magistrature suprême et les citoyens. Cela dit, le scrutin n'est pas une fin en soi, mais «constituera une plate-forme solide pour les échéances électorales futures, comme il représente la base du changement du régime», assure Mohamed Charfi. L'Autorité nationale indépendante des élections se veut, ainsi, comme une structure dont la mission est de faire du rendez-vous majeur de la présidentielle une occasion pour que les citoyens se réconcilient avec l'urne. Il reste que l'acte en lui-même doit être garanti par des mesures de transparence et de confiance afin que l'opération électorale réussisse. Le président de l'anie lève la réserve et engage sa parole et celle des 49 autres membres de l'Autorité. C'est pourquoi, Mohamed Charfi retient le fait qu'il est «totalement convaincu que son autorité oeuvre actuellement à la satisfaction d'une revendication fondamentale exprimée par le Hirak depuis le 22 février passé». L'application des articles 7 et 8 de la Constitution, véritable pierre angulaire d'une crise, qui ne sera résorbé qu'à travers la consécration de la souveraineté populaire. Le président de l'Anie a rappelé aussi que «le futur président devra être en mesure de prendre des décisions courageuses, et le citoyen est appelé à voter en faveur de la personne qui lui semble compétente et à la hauteur de cette responsabilité».Charfi a insisté sur l'idée que «l'Anie jouit de tous les pouvoirs pour travailler loin de toute instigation», c'est une manière de rappeler que l'enjeu de la présidentielle s'inscrit dans un contexte particulier et qu'il exige que l'Autorité nationale indépendante des élections fasse preuve de neutralité et que le processus électoral doit être l'affaire de tous pour réussir le challenge de la présidentielle prochaine.