Per Stig Moeller a appelé les ressortissants danois à faire montre de vigilance. La campagne menée récemment par les quotidiens danois et norvégiens contre les symboles de l'Islam ne cesse de connaître des rebondissements. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères danois, Per Stig Moeller, a appelé ses ressortissants à faire preuve d'une vigilance accrue dans cinq pays arabes, parmi lesquels on retrouve l'Algérie. Justement, dans notre pays, des voix s'élèvent d'ores et déjà contre les graves atteintes portées à l'Islam dans les pays scandinaves. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le mouvement El-Islah se montre indigné. «Il n'y a pas de chose plus calomniante et blessante à l'égard de l'Islam que celle de porter atteinte à la personne du Prophète (QSSSL), notamment lorsque ces calomnies proviennent de pays avec qui nous avons des relations diplomatiques, économiques et même culturelles comme la Norvège, la Suède et le Danemark», souligne le parti de Djaballah dans le communiqué. Pour rappel, l'affaire remonte au 30 septembre 2005, lorsque le quotidien danois Jyllands-Posten publie 12 dessins intitulés Les visages de Mahomet, alors que toute représentation du prophète est interdite par la religion musulmane. Ces dessins sont repris dans le magazine norvégien Magazinet le 10 janvier dernier. Le parti El-Islah croit dur comme fer que «ce genre d'attaque ne peut pas être un acte isolé, mais c'est une campagne islamophobe.» «Si ce n'était pas le cas, alors comment explique-t-on le fait que les autorités de ces pays n'ont pas daigné présenter leurs excuses solennelles aux musulmans?» s'interroge le parti de Djaballah. A cet effet, le mouvement El-Islah appelle les autorités algériennes et celles des autres pays arabes à fermer leurs représentations diplomatiques au Danemark et en Suède, jusqu'à ce que ces pays présentent des excuses aux musulmans. Une autre mesure, en guise de protestation, proposée par El-Islah est le boycottage des produits en provenance de ces pays. Mis à part ce tollé d'indignation suscité en Algérie, l'atteinte portée à l'image du Prophète a également provoqué l'outrage dans d'autres pays arabes, comme en Egypte, en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Arabie Saoudite, au Pakistan. Au niveau de ces pays, la tension s'amplifie. Elle gagne même la rue. Des marches de protestation ont été organisées. En outre, dans ces pays, des voix se sont élevées et ont demandé le boycottage des produits en provenance du Danemark et de la Suède. Toutefois, la Commission européenne ne compte pas y aller de main morte. Elle a prévenu hier, par la voix de son commissaire au commerce, Peter Mandelson, qu'elle pourrait saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) si des gouvernements encourageaient le boycottage des produits danois. Confronté à l'une des plus graves crises de l'histoire contemporaine, le gouvernement danois tente tant bien que mal de calmer le jeu. Selon le ministre danois des Affaires étrangères Per Stig Moeller, de telles actions sont «préoccupantes» car le Danemark «entretient normalement un bon dialogue avec le monde arabe et a joué un rôle constructif sur le plan international dans le processus de paix au Proche-Orient».