Dans son discours prononcé jeudi soir, à la veille du 65e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, usant du même mot d'ordre que le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, est revenu, pour la première fois, d'une manière aussi claire, sur le phénomène de la corruption. Il a déclaré, en effet, «notre pays a vu une opération inédite de lutte contre le fléau de la corruption et de dilapidation des deniers publics, engagée par la justice dans le cadre des missions et prérogatives, qui sont les siennes, mettant ainsi fin à l'impunité». Cela montre «clairement que le processus du changement souhaité est bel et bien lancé, et que l'assainissement de l'Etat et le renouvellement de son encadrement enregistrent une progression notable», a-t-il affirmé. «Ces développements positifs n'auraient pu être réalisés sans la parfaite coordination et permanente concertation entre les institutions de l'Etat, et sans l'accompagnement de notre Armée nationale populaire (ANP), et sa détermination constante à protéger la Constitution, garantir le fonctionnement de l'Etat et préserver ses institutions contre les dangers qui les guettent». Laissant apparaître la volonté au changement, il a assuré, en outre, que « l'Etat était à l'écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l'avènement d'une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l'Etat de droit et de la justice sociale, conformément à la Constitution». Une ère qui verra «l'édification d'une Algérie nouvelle qui ouvrira la voie aux jeunes compétences pour assumer les postes de direction et de responsabilité, et opérer ainsi le bond escompté sur la voie de la renaissance globale». Abordant l'élection présidentielle, le chef de l'Etat a mis en avant, «la détermination de l'Etat à donner la parole au peuple pour choisir, en toute souveraineté et liberté, celui à qui sera confiée la mission d'instaurer le nouveau mode de gouvernance». Il a exhorté, à ce titre, «le peuple algérien à faire de l'élection du 12 décembre prochain une fête nationale et à se mobiliser pour la réussite de ce scrutin crucial qui apportera le coup de grâce à ceux qui dissimulent la haine et l'animosité». Par ailleurs, confirmant la difficulté de la période actuelle, Bensalah a souligné, que « l'Algérie requiert, en ces moments sensibles, un réaménagement de priorités pour éviter des conséquences incertaines », affirmant que « l'Etat fera face à toutes les manœuvres ». Il a ajouté, à ce propos, que le peuple « est appelé à la vigilance et à la prudence et doit faire face aux cercles malveillants et à leurs actes hostiles à la patrie ». Il a estimé que « le respect des libertés fondamentales ne donne à quiconque le droit d'user de sa liberté d'expression et de manifestation pour attenter au droit de l'autre et à sa volonté à la participation au scrutin ». Et de préciser que «l'intérêt suprême du pays implique pour l'Etat, quelles qu'en soient les circonstances, l'obligation de préserver l'ordre public, la loi et les institutions, et de veiller à la sécurité et la stabilité de la patrie», a-t-il conclu. Le chef de l'Etat a affirmé que «la création de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) et l'introduction d'amendements substantiels dans le régime électoral constituent une réponse concrète aux principales revendications exprimées par les manifestants lors de leurs marches pacifiques, pour un changement profond du mode de gouvernance ». Elles sont, également, « une réponse à la demande pressante de la classe politique de mettre en place de nouvelles règles garantissant la transparence des élections ». Il a ajouté que « l'Anie accomplit son rôle, en toute liberté et indépendance, en exerçant toutes les missions qui relevaient auparavant de la compétence des autorités publiques, un progrès sans précédent dans l'histoire de notre pays ».