Dès la tombée de la nuit, le transport commence à manquer. Si le transport de voyageurs connaît un essor important dans la wilaya de Tizi Ouzou puisque ses réseaux arrivent à desservir les villages les plus reculés de l'Algérie profonde, il n'en demeure pas moins que le citoyen reste toujours pénalisé. En effet, dans la capitale du Djurdjura tout comme dans pratiquement les autres localités de la Grande-Kabylie, les points de stationnement sont dépourvus d'infrastructures d'accompagnement requises. Les Abribus font cruellement défaut dans la mesure où les usagers sont fréquemment soumis aux différents aléas des saisons. Ainsi, dans la ville des Genêts, ce problème se pose avec acuité étant donné que l'ensemble des arrêts de stationnement sont privés de ces infrastructures. En ces jours de pluies torrentielles que connaît la région, les usagers des transports font face à de multiples désagréments. L'exemple de la gare des transporteurs desservant les régions de Draâ Ben Khedda, Tadmaït et Maâtkas, est édifiant à plus d'un titre. Cet espace, sis à la sortie est de la ville, ressemble, ces jours-ci, à un champ de labours avec des flaques d'eau qui se forment continuellement ça et là au grand dam des usagers. En outre, le calvaire des citoyens ne s'arrête aucunement à ce stade puisqu'ils subissent également et quotidiennement les multiples affres du manque de transport qui surgit brusquement, à partir de 18 heures notamment. Donc, dès la tombée de la nuit, l'heure des bousculades arrive. C'est-à-dire le transport commence à manquer. Il faudra jouer des coudes pour se déplacer. Il en est de même dans plusieurs autres localités de la wilaya où les transporteurs cessent généralement leurs navettes juste au crépuscule. C'est le cas de ceux de la région de Tigzirt. En effet, une fois la nuit tombée, il est très difficile de trouver un moyen de transport surtout lorsqu'il s'agit de se rendre à Iflissen. Même topo à Azazga, Larbaâ Nath Irathen et Aïn El Hammam, les habitants de ces contrées se plaignent toujours du manque de transport dès la fin de l'après-midi. Par ailleurs, au-delà du problème d'Abribus, il existe des communes qui souffrent de l'absence de moyens de transport. A titre indicatif, la municipalité de Zekri à une cinquantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, semble complètement coupée du reste de la planète. Et pour cause, les transporteurs refusent, déplorent ces villageois de ce patelin, de desservir cette localité en raison, sans nul doute, de l'impraticabilité du réseau routier. Ce dernier est dans un état de délabrement très avancé. D'ailleurs, selon un citoyen de cette municipalité, pour se déplacer à Zekri, il faut inéluctablement louer un taxi à partir de Yakouren à 700 DA pour un trajet de 11 km. Cela dit, même le ramassage scolaire fait défaut au risque même d'hypothéquer les études des enfants de la région. D'autre part, non loin de là, à Akerou, la population ne cesse de subir le cruel destin et ne semble pas près de sortir du «ghetto». Il est utile de noter que la commune en question ne dispose que d'un fourgon de transport de voyageurs. Enfin, pour revenir au transport urbain, celui-ci constitue un véritable casse-tête chinois aussi bien pour les usagers que pour les transporteurs car les embouteillages sont omniprésents. Parfois, un déplacement de l'Artisanat vers la Nouvelle-Ville peut faire perdre aux usagers plus d'une heure de temps.