Les transporteurs de voyageurs de la commune de Maâtkas, sise à 22 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou sont entrés en grève, hier, à cause de l'absence de prise en charge de leurs doléances par les autorités concernées, à savoir l'Assemblée populaire communale et la direction de wilaya des travaux publics. Les villages concernés par ce débrayage sont : Ath Hmed, Ath Zaïm, Tizi Tzougart, Tadjdiout, Ighil Aouène, Ighil Zegaghène, Takhribt et El Vir. Ce sont donc les habitants de pas moins de huit villages, dont certains comptent parmi les plus grands de la commune de Maâtkas, qui ont été pénalisés par une grève dont les revendications sont légitimes à 100 %. Les transporteurs n'ont eu recours à cette action de protestation qu'après avoir enduré le martyre et patienté pendant de longues années, sans que les problèmes soulevés ne soient réglés. Le problème principal et crucial, qui est la source de ce mécontentement des transporteurs, n'est autre que l'état lamentable des routes. Il s'agit tout simplement d'un état déplorable. Le chemin en question est celui qui relie le lieu-dit Lekhmis (chef-lieu communal) à la ville de Drâa Ben Khedda en traversant l'ensemble des huit villages concernés par le débrayage en question. Il s'agit aussi de la route qui relie le chef-lieu communal et les villages Megdoul et Izerroudène, qui dépendent administrativement de la commune de Tirmitine. «La situation catastrophique de ce chemin principal dure depuis plusieurs années et la route en question ne cesse de se dégrader, de jour en jour, sans qu'aucune mesure ne soit prise ni par l'APC ni par la direction des travaux publics de la wilaya afin d'y parer», déplore l'un des transporteurs assurant la ligne Maâtkas-El Vir, un village situé à mi-chemin entre le chef-lieu communal et la ville de Draâ Ben Khedda. Notre interlocuteur rappelle que les citoyens qui habitent la commune à Maâtkas et qui travaillent à Drâa Ben Khedda empruntent cette route quotidiennement. Les transporteurs en question ajoutent que l'état de cette route s'est complètement dégradé au point que celle-ci est presque hors d'usage, après la réalisation d'une nouvelle chaîne d'alimentation en eau potable depuis l'oued Bougdoura. Avec ce projet, cette route a été carrément «achevée». Le passage régulier de camions à gros tonnage par cette route n'est pas pour arranger les choses et participe à la dégradation de cette chaussée dont le goudron n'est plus qu'un vieux souvenir. Et, bien entendu, quand la pluie arrive, l'impraticabilité de la route s'aggrave davantage, comme ont tenu à le rappeler les transporteurs grévistes. La grève en question n'a pas seulement pénalisé les fonctionnaires, qui doivent se déplacer via le transport public de voyageurs, pour se rendre à leurs lieux de travail, mais aussi les lycéens et les collégiens. Ces derniers étaient désemparés devant les stations de transport où les fourgons étaient à l'arrêt. Les routes sont impraticables dans pratiquement toute la daïra de Maâtkas, y compris dans la commune limitrophe de Souk El Thenine. Même les routes du chef-lieu de la commune de Souk El Thenine sont dans un état désastreux. C'est le cas aussi de la route reliant le village Afir à Tanqelt Bouvroune ou encore à Ighil Taqdibine. Il en est de même pour certains tronçons routiers sis au chef-lieu de la daira de Maâtkas, comme le trançon routier situé entre le lycée technique Mouzarine et l'intersection de la route principale. Les lycéens et les enseignants exerçant dans ce lycée endurent le calvaire, surtout en hiver. L'état de la route Maâtkas-Tizi Ouzou n'est guère plus reluisant, sans parler de l'exiguïté de cette voie qui rend la conduite très dangereuse, surtout en ces temps où les chauffards ont pignon sur rue.