L'heureux récipiendaire du prix est le professeur Mohamed Belbachir de l'université d'Oran Es-Sénia. Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (Mate), M.Cherif Rahmani a décerné, hier lors d'une cérémonie, le 1er Prix national du Président de la République pour l'environnement consacré à la meilleure recherche scientifique. L'heureux récipiendaire du prix est le professeur Mohamed Belbachir de l'université d'Oran Es-Sénia récompensé pour ses travaux novateurs en matière de chimie verte et non polluante. Le prix est d'une valeur d'un million de dinars. «Ce Prix relève un jalon qu'il était nécessaire de poser sur la voie du développement durable, choix pour lequel l'Algérie a résolument opté. Nous souhaitons qu'il prenne de l'ampleur au niveau national et international», souligne le ministre Rahmani. La cérémonie a vu la présence des ministres de l'Enseignement supérieur et de la ministre déléguée à la Recherche scientifique. Classé en tête des 26 candidats, le Pr. Belbachir a mis au point un catalyseur écologique notamment un nouveau nanoréacteur extrait d'une argile naturelle de la région de Maghnia (Tlemcen) dont les réserves sont estimées à 1 million de tonnes, baptisée «Maghnite». La recherche qui a donné lieu à des brevets aux Etats-Unis, a été faite exclusivement par des Algériens, précise le Pr. Belbachir. Ce catalyseur répond à plusieurs critères. Il est recyclable, réutilisable et régénérable à 100% . Il peut être utilisé jusqu'à 8 fois. La Maghnite réagit à température ambiante sans solvants toxiques, produits utilisés actuellement à 80% dans l'industrie chimique. Elle peut être acide, basique ou métallique. Elle peut également être utilisée dans la fabrication de tous les médicaments. «Elle a traité en Amérique le choléra à 98%. Elle facilite, en fait, le processus de production des médicaments qui est trop long». Le Pr. Belbachir a indiqué que des sociétés américaines notamment la Milinium ont demandé ce produit, un million de fois moins cher qu'à l'étranger, «mais aucune demande des sociétés algériennes n'a été faite». Concernant le financement du brevet, il dira qu'il est fait par ses propres moyens. «Ni le ministère de l'Enseignement supérieur ni l'Université n'ont contribué à ce financement. A l'ère où l'Algérie s'apprête à adhérer à l'OMC, on trouve pas de loi pour financer les brevets. Mais je suis content que ce soit un prix algérien». Les travaux du lauréat ont été sanctionnés par de nombreuses publications internationales de haut niveau et par un brevet mondialement reconnu et déposé aux USA. Pour rappel, le conseil scientifique, qui décide de l'octroi de ce prix, a retenu, depuis sa création en 2001, plus de 145 projets de recherche scientifique dans le domaine de l'environnement. Le premier appel d'offres, lancé en 2003 par le Mate, avait permis de sélectionner 100 projets de recherche parmi les 362 projets déposés au niveau du conseil scientifique. Cette première opération pour laquelle une enveloppe financière de 100 millions de DA a été dégagée, a permis de retenir les meilleurs projets de recherche en matière de protection de l'environnement. Le conseil scientifique a présenté son premier bilan au sujet de ces projets de recherche, en avril 2005, dans lequel il ressort que 70% des 100 projets de recherche retenus ont donné de bons résultats. Au titre de la seconde opération, lancée en février 2005, le conseil a retenu 45 projets parmi les 60 qui lui ont été soumis. Ces derniers ont trait notamment à l'application de la biotechnologie dans la préservation de la biodiversité et à la lutte contre la pollution écologique. Une enveloppe financière de 70 millions de DA a été consacrée pour la réalisation de ces projets.