Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a dénoncé les «propos inadmissibles» du dirigeant d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, qui avait critiqué ses «ukases» et son «communautarisme» en commentant le résultat des élections britanniques. Ces déclarations «relèvent d'un amalgame aussi choquant que surprenant », note le président du CRIF, Francis Kalifat, dans un communiqué sur Twitter. Il estime que Mélenchon «tombe dans une dérive complotiste qui en dit long sur l'évolution de sa pensée». «Les propos inadmissibles d'un Mélenchon à la dérive, avide de visibilité médiatique, sont inspirés d'une rhétorique vichyste du complot juif», ajoute-t-il. Mélenchon, chef de file du parti La France insoumise (LFI), avait évoqué le CRIF dans un post de blog commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn, pris à partie par le grand rabbin britannique et des institutions juives américaines, relayées par Israël, puis accusé, pendant la campagne, de laxisme antisémite au sein de sa formation du Labour. «Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c'est non», a écrit Mélenchon. Il regrette que Corbyn, qui a selon lui «passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos», y compris dans son propre camp, ait «composé au lieu de riposter». «Il a dû subir sans secours la grossière accusation d'antisémitisme à travers le grand rabbin d'Angleterre et les divers réseaux d'influence du Likoud (parti d'extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s'excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires», a poursuivi Mélenchon qui voulait, par ces mots, dire qu'il ne se laisserait «pas influencer par des lobbies quels qu'ils soient, financiers ou communautaristes», a ensuite précisé son entourage. Quant au chef démissionnaire de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, il a présenté, hier, ses excuses à ses électeurs pour le très mauvais score qu'a réalisé son parti. «Le résultat a été un coup dur pour tous ceux qui ont désespérément besoin d'un vrai changement dans notre pays», a estimé le très à gauche chef de file du Labour. Rappelons que Jeremy Corbyn, fervent partisan de la cause palestinienne et toujours présent dans les manifestations de soutien au peuple martyrisé par le sionisme, est devenu la bête noire des lobbies juifs européens et américains.