Les responsables français craignent que la tension au Moyen-Orient ne se traduise par des violences communautaristes en France. Les bombardements israéliens tombent à Ghaza et la crainte s'installe à Paris. La France se dit «préoccupée» par la situation au Moyen-Orient, de peur que le conflit ne provoque une réaction en chaîne, notamment des actes de violences communautaristes sur le sol de l'Hexagone. Les responsables français, à leur tête le président Nicolas Sarkozy, mettent en garde que la tension au Moyen-Orient se traduise par des violences communautaristes à l'intérieur de son pays. «La France ne saurait tolérer que la tension internationale se traduise par des violences communautaristes», a prévenu Nicolas Sarkozy dans une déclaration rapportée par l'APS. Exprimant mieux sa crainte, le chef d'Etat français insiste sur le fait et l'importance de maintenir «l'unité nationale». Même sentiment exprimé par Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur: «Je suis préoccupée effectivement par la situation internationale», a-t-elle confié de son côté. Et d'exprimer sa crainte: «Ma préoccupation, c'est qu'elle ne dégénère pas dans notre pays, que la violence ne soit pas importée», a-t-elle déclaré. Tentant de calmer les esprits et faire baisser la tension, la ministre française a réuni, avant-hier soir, les représentants des deux communautés, musulmane et juive. La discussion a été axée sur la demande de la France aux deux communautés d'éviter que la tension internationale ne soit transportée en France, que «les tensions qui existent au plan international ne soient pas introduites» en France. Cela explique, de belle manière, la crainte qu'exprime la France sur une éventuelle «importation» du conflit en France. Cette crainte a été exprimée par la communauté juive qui dit avoir noté une augmentation des actes antisémites ces derniers jours, en particulier contre une synagogue à Toulouse (sud-ouest) dans la soirée de lundi. La France compte 4 à 5 millions de musulmans et environ 600.000 juifs, et l'aggravation de la situation au Proche-Orient s'accompagne parfois d'une montée de la tension entre ces deux communautés, les plus importantes d'Europe par leur nombre. A Toulouse lundi soir, une voiture a été incendiée après avoir été lancée contre la grille d'une synagogue près de Toulouse où un rabbin donnait un enseignement à des adultes. Aucun lien formel n'a pu être établi avec les combats à Ghaza. La déléguée générale palestinienne auprès de l'Union européenne, Leïla Chahid, a estimé que l'incident ´´inadmissible´´ de Toulouse était «une conséquence des images qui viennent de Ghaza». Mais le Conseil français du culte musulman (Cfcm) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ont assuré qu'ils étaient d'accord pour ´´ne pas transposer´´ le conflit du Proche Orient en France. Le président du Cfcu, Mohammed Moussaoui, a cependant fait part de ses craintes, car «des personnes, par passion, peuvent être amenées à agir sans contrôle et nous craignons que cela arrive». Les organisations juives ont affirmé avoir noté ces derniers jours une augmentation des actes visant leur communauté. Ainsi, les Juifs appliquent à merveille l'adage populaire qui dit: «La meilleure manière de défendre est d'attaquer». Car, Israël fait la sourde oreille et continue à massacrer les civils innocents à Ghaza et les juifs de France veulent se faire passer pour victimes.