Le président élu, Abdelmadjid Tebboune, a reçu une communication téléphonique de son homologue français Emmanuel Macron. Les deux hommes qui s'étaient échangé des « piques» par médias interposés, ont discuté une heure durant, rapportent des sources bien informées. Ce coup de fil qui vient, en principe, mettre un terme à une «glaciation» annoncée des relations entre les deux pays, traduit, si besoin, la complexité des relations entre Alger et Paris. Il semble, en effet, que l'Elysée, dont le locataire avait «froidement» reçu l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la présidence de l'Algérie, ait compris la nécessité de revenir à de meilleurs sentiments. à ce propos, l'on apprend que Emmanuel Macron a félicité Abdelmadjid Tebboune pour son élection et reconnu, au passage, la légalité de l'opération électorale, à l'image d'ailleurs de l'ensemble de la communauté internationale. Le président français, qui a eu cette démarche quelques jours après de nombreux autres chefs d'Etat, se rend ainsi à l'évidence de la souveraineté des Algériens qui s'étaient librement exprimés en faveur d'un des cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre dernier. Il faut dire que les relations entre les deux pays sont ce qu'elles sont, de sorte qu'il soit objectivement impossible d'imaginer une brouille qui dure dans le temps, le coup de téléphone a donc remis les choses à leur place. Mais la particularité de cette communication n'est pas seulement dans le geste. Il y a également la durée de l'entretien. En une heure, les deux présidents ne se sont certainement pas contentés d'un échange d'amabilités. Ils se sont dit beaucoup de choses. L'on peut toujours deviner les sujets abordés, mais il est clair que les questions économiques d'intérêt commun, de même que les aspects historiques, ont été abordés. Il serait inopportun de se hasarder dans des conjectures, en l'absence d'un communiqué officiel, mais il est clair que les rapports entre Alger et Paris connaîtront un nouvel âge. Les deux pays sont liés par une longue histoire commune et Emmanuel Macron qui a eu à visiter l'Algérie par deux fois, a pris la mesure de la lourdeur des dossiers, notamment celui des crimes coloniaux, mais également d'autres questions très contemporaines. Ce qu'il faut enfin retenir dans cette séquence téléphonique algéro-française, c'est que la sagesse a prévalu et ce sera par le dialogue que les deux pays solderont leurs différends.