«L'Algérie a décroché ce projet après de longs pourparlers.» Le rêve de construire une bibliothèque arabo-sud-américaine a longtemps taraudé l'esprit des autorités aussi bien algériennes que syriennes. Néanmoins, grâce à l'intervention de l'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar, ce projet sera réalisé en Algérie. Dans l'entretien qui suit, M.Hadjar revient sur ce projet. L'Expression: L'Algérie abritera la bibliothèque arabe et de l'Amérique du Sud. Celle-ci sera fin prête en 2007. Pouvez-vous, en quelques mots, revenir sur la genèse de ce projet? Abdelkader Hadjar : L'idée de la réalisation d'une bibliothèque arabo-sud-américaine remonte à seulement quelque temps. Elle a fait l'objet de plusieurs conférences et réunions, soit entre les pays arabes ou entre ces derniers et les pays sud-américains. Néanmoins, la véritable genèse de ce projet colossal, qui plus est, revêt une importance capitale, remonte à la réunion qui s'est tenue en mai 2005 à Brasilia, des deux groupes américain et arabe. Les représentants de 22 pays arabes et de 12 pays d'Amérique latine qui ont pris part à cette rencontre ont proposé de mettre en place un projet culturel susceptible de les rapprocher. Suite à cela, la Syrie s'est proposée d'abriter cette bibliothèque. L'argument avancé par ce pays est le fait qu'il compte une communauté importante en Amérique latine. Justement, au début, la bibliothèque devait être construite en Syrie; et vite les choses ont pris une autre tournure. Maintenant le siège sera en Algérie. Pourquoi la Syrie y a-t-elle renoncé? C'est venu après de longues discussions avec les Syriens. En effet, étant donné que le président de la République a beaucoup insisté sur ce projet, j'ai donc pris personnellement l'initiative d'engager une série de pourparlers avec les autorités syriennes, nous avons fini par trouver un terrain d'entente. Et nous nous sommes entendus en fin de compte pour que la bibliothèque soit construite en Algérie. Quel est le rôle de cette bibliothèque, et à quel point l'Algérie en bénéficiera-t-elle? Cette bibliothèque se veut avant tout une passerelle d'échanges culturels reliant les pays arabes d'un côté et ceux de l'Amérique latine de l'autre. Ce projet est susceptible d'attirer les chercheurs aussi bien algériens, arabes que sud-américains. D'autant plus que nous avons des milliers d'ouvrages écrits en espagnol, en français, en anglais et en arabe à traduire. En ce sens, l'Institut arabe de la traduction, dont le siège est à Alger, est appelé à jouer un rôle primordial. Actuellement, nous avons pas moins de 1700 ouvrages écrits en espagnol et que nous devrons traduire. Aussi, je tiens à préciser que le projet est actuellement à un stade avancé. D'ailleurs Mme Khalida Toumi et M. Amine Zaoui, respectivement ministre de la Culture et directeur de la Bibliothèque nationale, ont préparé une étude exhaustive de ce projet. Un document écrit en arabe et traduit vers l'espagnol a été élaboré par la suite. Combien d'ouvrages cette bibliothèque contiendra-t-elle? Je ne peux pas vous dire au juste. Néanmoins, je peux vous assurer qu'elle contiendra des milliers de livres. D'autant plus que chacun des 34 pays (12 de l'Amérique latine et 22 pays arabes), devra donner un lot de livres. Egalement, je ne dois omettre de citer que, dans le même cadre, une bibliothèque virtuelle sera créée, et dont l'accès sur Internet est permis aux 34 membres. Maintenant que le projet est sur papier et que toutes les formalités administratives et pratiques sont prêtes, peut-on savoir le lieu où cet édifice sera construit. D'autant que certaines rumeurs parlent de la nouvelle ville de Sidi Abdallah. Qu'en est-il au juste? On a convenu de trois lieux. Lesquels? Je ne m'en souviens plus, de toute façon, c'est dans l'Algérois. La première pierre sera posée par le président de la République lui-même, dans les prochains mois. Cependant, en attendant que cet édifice soit prêt, la bibliothèque arabe sud-américaine siégera au niveau de l'ancienne bibliothèque nationale, sise en contre-bas de l'hôtel El Aurassi.