Le ministre de l´Energie et des Mines s´est rendu ce vendredi soir à Arzew pour s´informer et s´enquérir des causes et conséquences de la "panne technique" de l´usine de dessalement d´eau de mer. Une panne qui, depuis plus d´une semaine, prive l´agglomération oranaise de près de 75.000 m3/j d´eau potable. Une quantité importante qui, depuis la mise en service de la station, permettait de soulager quelque peu les habitants des quartiers est de la ville et des communes d´Arzew et d´Es-Sénia des longues et pénibles périodes de rationnement et corvées de remplissage. La très brève visite d´inspection du ministre à la station de dessalement lui aura permis sans doute d´avoir des détails techniques sur l´origine de la panne. Sur place, le ministre a donné de fermes instructions aux responsables de l´unité pour une réparation et une reprise rapide des activités de la station. Les turbines de production d´électricité tournent déjà à plein régime et fournissent près de 360 mégawatts/jour. La production d´eau potable a quant à elle, été momentanément stoppée suite à un "très fort taux de pollution par hydrocarbures de l´eau de mer utilisée". La station de dessalement sera de nouveau opérationnelle dans moins d´une semaine, indiquent les responsables de Kahrama, et elle fournira à plein régime pas moins de 90.000 m3 d´eau potable à l´agglomération oranaise. Pour rappel, cette unité de dessalement a déjà connu en septembre dernier un incendie d´une turbine d´énergie électrique. L´arrêt de production d´eau potable, qui dure depuis dix jours, suscite le pessimisme parmi de nombreux citoyens. Des spécialistes formulent par ailleurs, leurs craintes face aux défaillances localement connues en matière de politique de maintenance des installations sophistiquées. Cette unité de dessalement inaugurée le 8 septembre 2005 par le chef de l´Etat et qui a coûté pas moins de 340 millions de dollars, a été réalisée en partenariat entre Sonatrach, Sonelgaz et une firme sud-africaine. La station de dessalement d´Arzew fait partie d´un vaste programme de 21 stations réparties sur le littoral marin national et devant produire un total de près de 1,25 million de m3/j d´eau potable. A l´horizon 2007, près de 50% de cette production, soit 600.000 m3, seront destinés à la région oranaise déficitaire en sources d´approvisionnement classiques d´eau potable, barrages, forages et retenues collinaires. Mais d´ici-là, selon un expert, les besoins en eau potable de la région auront dépassé largement ce seuil. Par ailleurs, la vétusté du réseau et les retards considérables enregistrés par le programme de réfection et de réhabilitation des conduites d´AEP, engendrent des taux de fuite importants toujours proportionnels aux quantités d´eau écoulées.