Les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas dérogé à la tradition. La fête de l'Achoura a été célébrée, jeudi dernier, d'une manière festive çà et là à travers les quatre coins de la Grande Kabylie. De prime abord, la manifestation la plus célèbre est celle organisée au lieudit Akal Abarkane, au village Aït Bouyahia, dans la daïra de Béni Douala, dont les préparatifs ont été entamés, selon les organisateurs, juste au lendemain de l'Aïd El Adha. En effet, comme à chaque pareil événement, la localité s'est parée le week-end écoulé, de ses plus beaux habits pour accueillir les milliers de personnes venues des différentes régions. Les lieux étaient donc devenus une journée durant, un lieu de pèlerinage. L'ambiance était aussi conviviale dans la mesure où cette festivité a permis aux convives de ressusciter l'esprit de fraternité. Les organisateurs quant à eux, ont dû faire preuve de beaucoup de tact afin de contenir cette foule bigarrée qui a déferlé sur le village. «Nous essayons toujours de mettre sur pied un comité composé de personnes âgées, à côté de jeunes, afin de permettre la réussite de cette manifestation», dira un citoyen de cette localité. Par ailleurs, le même événement a été également célébré du côté de Bouzguen où la population a mis le paquet pour marquer cette journée d'une manière grandiose. De nombreuses activités ont fait sortir la commune de l'anonymat et de sa torpeur. Cela dit, au delà du couscous servi lors du déjeuner, les citoyens ont, tradition oblige, accompli le rituel. Même ambiance à Mekla. Djemaâ N'saharidj, important village de la commune, a vécu au rythme des festivités religieuses. Il en est de même pour la Zaouia de Sid Boubekeur, de Cheurfa, une localité sise à quelques encablures seulement de la ville balnéaire de Tigzirt. L'association religieuse a concocté un programme aussi riche que varié pour la circonstance. D'autre part, au versant sud-ouest de la wilaya, notamment à Tizi Ghenif, Boghni et Aïn Zaouïa, la fête était également de la partie. Enfin, à Iferhounen, les citoyens du village Taourirt Ali Ounacer n'ont pas été en reste. Ils ont ainsi, à l'occasion, ressuscité une pratique ancestrale des kabyles. Il s'agit bien évidemment de «Timecheret», qui a regroupé tous les citoyens de la bourgade. Pas moins de six veaux offerts par les bienfaiteurs du village ont été sacrifiés sur l'autel de la solidarité. Par ailleurs, il est utile aussi de souligner que les activités que devait organiser l'association Tagmat N'ath Jennad, pour marquer l'événement au village El Kahra, dans la commune de Fréha, ont été reportées au 8 mars prochain, en signe de deuil : un joueur du club local venait de perdre sa soeur.