La dernière visite de Donald Rumsfeld en Algérie remonte à 1976. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Donald Rumsfeld, en visite hier en Algérie, à la tête d'une importante délégation militaire, a été reçu par le président de République, Abdelaziz Bouteflika, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, le chef d'état-major, Ahmed Gaïd-Salah, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ainsi que par les hauts responsables du ministère de la Défense. «Nous apprécions à sa juste valeur la coopération avec l'Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et c'est quelque chose de très important pour les deux pays», a déclaré Rumsfeld à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration faite à la presse à l'issue de l'audience, le secrétaire d'Etat américain à la Défense a également estimé que sa visite en Algérie est extrêmement utile et intéressante, précisant qu'il appréciait hautement l'étroite coopération entre les Etats-Unis et l'Algérie, dans le domaine de la lutte contre le terrorisme: «Nous apprécions hautement et à sa juste valeur la coopération avec l'Algérie dans le domaine de la lutte antiterroriste, parce que c'est important et utile pour les deux pays». Rumsfeld a fait part également des relations «multidimensionnelles» qu'entretiennent l'Algérie et les Etats-Unis, notamment dans les domaines politique, économique et militaire et il est revenu sur la dernière réunion informelle des ministres de la Défense des pays membres de l'Organisation de l'Alliance Nord-Atlantique (Otan) avec leurs homologues des pays du dialogue méditerranéen, tenue en Sicile (Italie), et à laquelle l'Algérie était représentée par M. Guenaïzia et des hauts responsables militaires algériens. Rumsfeld a fait savoir que sa rencontre avec les responsables algériens présents à cette réunion a permis d'évoquer les relations militaires et la coopération dans la lutte antiterroriste, estimant que cette visite est «extrêmement utile et intéressante», et précisant qu'il avait «déjà eu le privilège de venir en Algérie il y a environ 30 ans». Arrivé à 9h précises à l'aéroport d'Alger, Rumsfeld était accompagné par une importante délégation militaire de haut rang. Les discussions avec les chefs militaires algériens ont porté, selon un communiqué du MDN, sur «l'état actuel des relations de coopération militaire bilatérales ainsi que sur les perspectives de leur développement». Un des grands soucis de la délégation américaine a été sans doute de s'enquérir sur l'état de santé du président algérien et de repartir réconfortée par la bonne forme affichée par Bouteflika. L'importance de la délégation et sa place privilégiée dans l'administration Bush a été un message on ne peut plus clair sur les marques d'amitié que porte Washington au président algérien ainsi que l'alliance stratégique qui unit l'Algérie aux Etats-Unis depuis au moins les événements du 11 septembre 2001, au plan militaire, montre que Washington est en train d'agir avec l'Algérie sur plusieurs volets notamment une coopération sécuritaire étroite. La visite de Robert Mueller, le patron du FBI, récemment, a été le meilleur indice: exercices conjoints dans les bandes frontalières du Sahel, manoeuvres militaires avec les Forces multinationales de l'Otan, notamment dans des exercices navals depuis 2004 et la possibilité d'intégrer Alger dans des missions militaires régionales et continentales humanitaires et de maintien de la paix. Cette alliance stratégique repose pour Washington sur des motifs avant tout militaires, car les impératifs de la sécurité intérieure sont devenus la grande hantise américaine depuis les événements du 11 septembre. Occupant la bordure sud d'une bonne partie de la Méditerranée, l'Algérie peut au moins mettre sous la loupe cette partie qui préoccupe les Etats-Unis en ce sens qu'elle constitue un passage pour l'Atlantique, donc pour les Etats-Unis. Pour les soucis américains concernant le Sahel, vaste bande sahélo-saharienne qui hante l'esprit des responsables américains, l'Algérie constitue déjà un rempart sûr contre toute incursion terroriste, d'autant plus que le Gspc y a été complètement décimé par les militaires. La visite de Rumsfeld en Algérie est à placer dans son véritable contexte: c'est une superpuissance qui agit en profondeur pour un contrôle plus ou moins total de la région maghrébine.