Les éléments de la BRI relevant de la Bmpj de la sûreté de wilaya de Annaba, ont mis fin à l'activité d'un réseau régional spécialisé dans la falsification des cartes grises de véhicules Ansej, apprend-on de source sécuritaire. L'opération s‘est également soldée par la récupération de 22 véhicules et l'arrestation de 19 individus, issus de la wilaya de Annaba et de plusieurs wilayas limitrophes de l'est de la région, a ajouté la même source. Les mis en cause dans ce trafic inter-wilayas ont été déférés par-devant le juge d'instruction près le tribunal d'El Hadjar, qui a retenu le placement sous mandat de dépôt pour certains, dont un fonctionnaire indélicat de l'APC de Sidi Amar, qui jouait le jeu du malfrat. Le même magistrat a, également, placé sous contrôle judiciaire d'autres prévenus. Dans ce sillage, notre source a expliqué que les roulants récupérés font encore l'objet de la mainmise de la banque, de par le crédit octroyé par l'Ansej. Et pour pouvoir les vendre, les bénéficiaires, recouraient à la falsification des cartes grises, en inscrivant leurs noms, à la place de la mention «mainmise de la banque». Ce travail, qui s'effectue grâce à habilité des faussaires spécialisés dans ce créneau illicite, permet aux jeunes clients de l'Ansej, l'obtention des cartes grises à leurs noms pour vendre ces véhicules acquis avec l'argent des contribuables, dans le cadre de l'emploi des jeunes, via le dispositif de l'Ansej. Pour échapper au paiement de leurs dettes et animés de mauvaises intentions, les bénéficiaires de ces roulants, tous types confondus, voulant le beurre et l'argent du beurre, ont trouvé la formule idoine pour échapper au remboursement de leurs crédits bancaires : le recours aux services d'un réseau de faussaires. Ce dernier, moyennant de fortes sommes d'argent, est parvenu, jusqu'à la mise sous presse, à falsifier les cartes grises et les dossiers de base de pas moins 22 véhicules sous le sceau de l'Ansej. Au motif de ces pratiques illicites, et surtout passibles de poursuites judiciaires, notamment à l'encontre des jeunes de l'Ansej, la vente frauduleuse, notamment des véhicules utilitaires (pick-up et camions frigorifiques), sur les marchés d'occasion. Il faut souligner que cette affaire n'est pas la première du genre, car les véhicules issus de crédits bancaires, via le dispositif Ansej, font l'objet de moult pratiques, de la liquidation frauduleuse à base de faux documents à la simulation du vol. En tout état de cause, ces jeunes soi-disant porteurs de projets, trouvent à chaque fois des palliatifs pour se défaire de l'obligation de s'acquitter de leurs dettes aux banques, ce qui explique la lutte implacable des services de sécurité contre ces réseaux. Qu'il s'agisse de falsification de documents ou de simulation de vol, ces véhicules dits «Ansej» alimentent les réseaux de faussaires qui se tissent à travers toutes les wilayas du pays. À l'origine de ce fâcheux constat, le défaut d'un plan de charge pour amortir l'investissement. Cette situation pousse ces jeunes, soit à vouloir vendre le véhicule, soit à le louer à des gangs, généralement des connaissances, pour commettre leurs forfaits. D'ailleurs, les enquêtes ouvertes par les divers corps de sécurité, ne cessent de démonter que plusieurs véhicules récupérés dans le cadre de la lutte contre la criminalité (agressions, prostitution), la contrebande ou contre le crime organisé (drogue, faux billets, etc.), sont issus du dispositif Ansej. Certes, la donne ne touche pas toutes les microentreprises dont l'honnêteté est irréprochable, mais le constat est là pour démontrer que des jeunes indélicats planifient leurs entreprises en fonction des orientations des milieux qu'ils fréquentent. Dans toute cette aubaine criminelle, la victime est l'acheteur. Ce dernier se fait duper par de faux documents, notamment la carte grise et le dossier de base. En guise de vigilance, il est conseillé de vérifier l'authenticité des documents de tout véhicule acquis sur le marché d'occasion.