Des alliances, parfois contre nature, ont vu le jour. Près de trois mois après leur installation aux postes de premiers magistrats de commune, des dizaines de maires, élus avec des majorités relatives, tardent à constituer leurs exécutifs et parfois à mettre en place les organes de gestion de l'APC. Dans la daïra de Chemini, trois des quatre communes qu'elle compte, vivent la même situation. Les maires indépendants, RCD et FFS, respectivement de la commune de Chemini, Souk Oufella et Akfadou sont seuls faisant face à des oppositions inflexibles. Si le maire de Chemini subit de plein fouet une destitution votée trois fois de suite par ses pairs du RCD, FLN et indépendants représentant une majorité de deux tiers de l'Assemblée, il n'en est pas de même pour ceux de Souk Oufella et Akfadou qui vivent un isolement les empêchant même de former une équipe exécutive. Des alliances, parfois contre nature, ont vu le jour au lendemain de l'installation des maires par la force de la loi, pour contrer, souvent sans motivation politique, tout fonctionnement normal des assemblées donnant alors lieu à des situations de blocage qui s'éternisent pour faire une seule victime, finalement, la population. Cette dernière observe sans bouger le doigt sachant que seule l'administration de wilaya est en mesure de trouver une solution. Paradoxalement, celle-ci fait montre d'un mutisme incompréhensible. La loi étant claire à ce sujet, le commun des mortels s'interroge sur cette inaction. Des voix se sont élevées, interpellant les pouvoirs publics pour mettre fin à ces situations fort pénalisantes. A ce jour, aucun geste n'a été fait pour y remédier bien que les textes du code communal soient clairs par rapport à cette situation. A Chemini, le maire a fait l'objet de destitution à trois reprises en présence d'un huissier de justice et, jusqu'à présent, les auteurs de la destitution ne sont pas suivis. Pourquoi? Personne n'est en mesure d'y répondre. Les élus d'opposition parlent, désormais, de «piétinement» de l'article 55 du code communal accusant directement l'administration de wilaya en charge de son application. A présent, ils comptent saisir le ministre de l'Intérieur avant de recourir à la justice. Ils porteront, par ailleurs, la responsabilité de la situation, qui s'enlise, à ceux qui ne respectent pas leur volonté «légale» de destitution, en l'occurrence l'administration.