Ces situations de blocage qui ne disent pas leur nom ne travaillent guère pour les intérêts des citoyens. Un mois après la proclamation officielle, la situation de dizaines de communes à Béjaïa demeure incertaine. A l'exception des présidents d'APC installés, le reste des structures des municipalités ne sont pas mises en place en raison des divergences qui minent la composante de ces nouvelles assemblées. Alors que l'APW avance doucement et sûrement mettant en place tous les mécanismes nécessaires pour son fonctionnement, les communes se voient bloquées pour la plupart par des oppositions dont l'enjeu politique n'est pas facile à discerner. Exception faite de huit communes ayant obtenu des majorités absolues, sur les 44 restantes, rares sont celles qui connaissent présentement un fonctionnement normal. Il va de soi que ces situations de blocage qui ne disent pas leur nom ne travaillent guère pour les intérêts des citoyens. Parmi ces communes vivant le spectre du blocage, on citera celle de Chemini, dont le maire actuel a fait l'objet de destitution le jour même de son installation. Le bloc d'opposition formé des élus FLN, RCD et indépendants et qui représente la majorité absolue, tentera encore aujourd'hui un vote de destitution après trois échecs répétés. Le concerné disparaît à chaque fois laissant les bureaux et salles de l'APC fermés au nez de l'opposition comme c'est noté dans les procès-verbaux dressés par un huissier de justice. L'opposition a eu même à interpeller la wilaya de Béjaïa pour accéder à sa volonté de destitution. Une autre tentative est prévue pour ce matin comme l'indique l'opposition dans sa demande de réunion signée par six élus sur les neuf que compte l'assemblée et ce conformément à l'article 15 du code communal. Non loin de là, le maire RCD installé à la tête de la municipalité de Souk Oufella refuse d'accéder à la demande des quatre élus de l'opposition qui veulent le partage du pouvoir. Les deux postes d'adjoints sont sollicités par le FFS et le FLN « afin d'éviter un blocage qui irait à l'encontre de l'intérêt communal », écrivent-ils dans une déclaration rendue publique hier. A Akfadou, un blocage qui ne dit pas son nom persiste encore. Le maire de la localité n'arrive pas à installer son exécutif. Autant le RCD refuse de siéger, autant le FLN réclame les deux postes d'adjoints au maire. Une situation inextricable pour le parti d'Aït Ahmed qui détient la présidence. La commune de Béjaïa reste elle aussi sans exécutif. Les tractations perpétuelles entre les différentes composantes de cette assemblée ne donnent toujours pas les résultats escomptés, à savoir la dotation de l'APC d'un exécutif qui n'aurait alors d'autre sens que celui de permettre à la commune de fonctionner. Le maire FLN, M. Bouadia, installé avec une majorité relative de cinq sièges sur les 23 que compte l'assemblée communale, est confronté à la dure réalité de collaboration avec ses pairs des autres formations politiques. Pis encore, il a failli même subir un vote de défiance n'était-ce la dislocation du bloc formé au lendemain de l'annonce des résultats des urnes. La même situation est annoncée dans d'autres localités parties ainsi pour vivre un éternel blocage, à l'origine duquel on trouve parfois des alliances contrenature. Et ce n'est pas pour plaire aux citoyens qui croyaient enfin à la fin de leur calvaire. Si l'on a constaté avec satisfaction le retour à la légitimité, force est de constater que cette joie ne fut que de courte durée pour les populations de certaines communes.