Le chef de la diplomatie française dont la visite interviendrait courant mars prochain, aura un calendrier chargé. «Il est possible que M.Douste-Blazy se rende en Algérie prochainement», a déclaré, hier, Jean Baptiste Mattéi, porte-parole du Quai d'Orsay. «Nous cherchons des dates qui conviennent aux deux parties», a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française, dont des sources sûres annoncent la visite en Algérie, au courant du mois de mars prochain, aura un calendrier chargé. A commencer par le dossier qui a fait couler beaucoup d'encre et exacerbé les passions entre les deux capitales. M.Douste-Blazy, dont la formation politique est à l'origine de la loi du 23 février, relancera avec ses interlocuteurs algériens le projet de traité d'amitié, sur cale depuis l'adoption par l'Assemblée française de la loi controversée. Les déclarations du président français, Jacques Chirac, en faveur de la suppression d´un article de loi sur le "rôle positif" de la colonisation, en chargeant le président de la chambre basse, Jean Louis Debré de préparer un nouveau texte expurgé de toute notion injurieuse, avaient suscité fin janvier soulagement et satisfaction à Alger où celui-ci avait été vivement dénoncé. La signature d´un traité d´amitié entre les deux pays, prévue avant fin 2005, n´avait pu avoir lieu en raison de la polémique suscitée par cette loi. Depuis sa promulgation, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait demandé à plusieurs reprises à la France de faire acte de repentance "pour les crimes" commis durant la colonisation de l´Algérie (1830-1962). Il avait dès lors assimilé les fours à chaux français utilisés contre les Algériens, aux fours crématoires nazis. Ce qui n'a pas manqué de susciter des réactions côté français. Le Quai d'Orsay, dans un communiqué laconique, est allé jusqu´à demander à l'Algérie de faire montre de respect mutuel à l'égard de la France. Comme quoi les Français ne peuvent même pas accepter un simple qualificatif, au moment où des familles algériennes continuent à vivre dans leur chair les affres du colonialisme et gardent toujours les séquelles de leurs bourreaux. Après son retour, le 31 décembre, d´une hospitalisation à Paris, M.Bouteflika avait, dans un message au président Chirac, plaidé pour une "relation privilégiée" entre les deux pays «construite sur des bases nouvelles, plus que jamais fondées sur la confiance et le respect mutuels». A noter que lors de sa récente visite au Maroc, le Premier ministre français, Dominique de Villepin, en réponse à une question de savoir si le traité d'amitié entre Alger et Paris était d'actualité, estime que ce projet n'est «ni suspendu, ni ajourné». La visite de M.Douste-Blazy devra donc relancer ce projet ambitieux qui permettra aux deux pays d'aller de l'avant, au moment où d'autres capitales font les yeux doux à Alger. Le récent ballet américano-britannique en Algérie est l'une des facettes de cette offensive anglo-saxonne dans la région du Maghreb.