Il est question d'élever les relations entre les deux nations à un niveau d'excellence. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy est attendu à Alger les 9 et 10 avril prochain. C'est qu'a révélé, lui-même hier, M.Douste-Blazy lors d'un point de presse avec l'émissaire du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour le dossier syro-libanais, M.Terje Roed-Larsen. Montrant un grand enthousiasme à la perspective de cette visite, il a déclaré: «J'irai en Algérie les 9 et 10 avril avec grand plaisir». Le ministre français confirme par là même la relance très officielle du traité d'amitié algéro-français, déjà dans l'air depuis plusieurs semaines, pour preuve, on en veut le propos du porte-parole du ministère des AE, Jean-Baptiste Mattéi, avait évoqué l'éventualité d'une telle visite à la mi-février. «Nous cherchons des dates qui conviennent aux deux parties», avait-il précisé. Cette visite interviendra donc au lendemain d'une série de déclarations des officiels français, à leur tête Jacques Chirac qui, dans une série de messages envoyés au président de la République, a vivement souhaité un renforcement des relations entre les deux pays. Le président français a évoqué, en termes très optimistes, la prochaine signature du Traité d'amitié algéro-français, lors du dernier message adressé au chef de l'Etat, il y a de cela quelques jours. La suppression du désormais fameux article 4 de la loi glorifiant le colonialisme constitue un élément majeur dans le réchauffement des relations entre les deux pays. Et il sera question, dans le futur d'élever, pour des raisons stratégiques que l'on devine, les relations entre les deux nations à un niveau d'excellence. Il va sans dire que l'Algérie a un intérêt stratégique dans la refondation de ses rapports avec la France. Et pour cause, lors de la visite d'Etat effectuée par Jacques Chirac à Alger, au printemps 2003, la déclaration politique commune donne un aperçu fort avantageux pour l'Algérie. En effet, au terme de ladite déclaration, l'on retient notamment que la France s'engage à renforcer la coopération bilatérale dans le cadre de la mise en place des instruments des réformes en Algérie. Ces réformes sont évidemment de nature économique, mais il est aussi question du système judiciaire, de l'administration et de l'école. Autant de chantiers ouverts par Bouteflika et qui nécessitent un apport concret de savoir-faire. Sur ce chapitre, la France, qui a été jusqu'ici frileuse, adopte une position autrement plus intéressante en décidant, à la lecture de la déclaration commune, de prendre une part active dans le soutien des réformes engagées en Algérie. Un état de fait qui tranche avec les hésitations de l'Elysée durant toute la décennie 90. Autre hésitation, qui sera, selon toute vraisemblance, levée, c'est l'approfondissement des relations économiques entre les deux nations. En effet, dans le document que signeront les deux chefs d'Etat, est clairement établie une volonté d'aller vers des relations économiques approfondies.