Le «conflit» opposant le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale au Croissant-Rouge Algérien (CRA) semble loin de connaître son épilogue. Réagissant à la dernière décision du Conseil d'Etat à propos de l'installation de la commission intersectorielle pour la préparation de l'assemblée générale élective du CRA, le département de Ould Abbès affirme que «la décision de cette instance judiciaire concerne la commission précédente installée en 2005». Selon le responsable de la communication au ministère, M.Benachenhou, contacté, hier par nos soins, cette commission «n'existe plus aujourd'hui». Notre interlocuteur indique qu'une autre commission a été installée le 16 janvier 2006 conformément à l'article 25 du statut du CRA. Ce dernier stipule que «dans le cas où, suite à un litige ou à une carence des instances du CRA, l'assemblée générale ordinaire n'est pas convoquée dans les délais requis, les pouvoirs publics représentés au conseil peuvent provoquer sa tenue». Il faut rappeler qu'un arrêté exécutoire du Conseil d'Etat a été rendu le 14 février 2006 annulant la décision n°03/05 et ses conséquences du ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale portant installation de la commission intersectorielle pour la préparation de l'assemblée générale élective du CRA. L'installation de cette commission est intervenue en raison des «difficultés» rencontrées par le comité provisoire de direction du CRA à tenir son assemblée. La mission de ladite commission consiste principalement à préparer la tenue de l'assemblée générale en vue d'élire les organes dirigeants du CRA, «en associant les adhérents et représentants de cette structure, au niveau local en toute démocratie et transparence». Il faut souligner que cette assemblée qui devait se tenir les 29 et 30 décembre 2004, a été maintes fois ajournée. Elle a été reportée à cause de la préparation et l'organisation de la 6e conférence panafricaine des Croix et Croissant-Rouge, qui s'est tenue du 8 au 13 septembre 2004. Ainsi, le Conseil national du CRA a salué, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, cette décision du Conseil d'Etat. «Elle confirme l'indépendance de la justice et l'Etat de droit tel que défini dans le programme du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika», estiment les rédacteurs du communiqué. Cette décision de la plus haute instance judiciaire du pays, ajoute encore le communiqué, honore «notre institution humanitaire non gouvernementale dans sa noble mission conformément à ses statuts et son règlement intérieur. Ce qui renforce les principes fondamentaux du mouvement humanitaire tant sur le plan national qu'international». Selon certaines sources proches du Croissant-Rouge algérien, depuis le 4 juillet 2005, les comptes de cette organisation sont bloqués et ses activités sociales et humanitaires sont fortement perturbées. Certains pointent même un doigt accusateur sur le ministère de la Solidarité nationale lui reprochant son ingérence dans les affaires du CRA. Pourtant, cette organisation humanitaire est indépendante et elle n'est sous la tutelle d'aucun ministère.