La situation de paralysie qui caractérise le Croissant-Rouge algérien (CRA) a contraint ses présidents des 48 wilayas à se regrouper le 12 juillet au niveau de leur siège national, à Alger. Ces derniers ont dénoncé, une nouvelle fois, la gestion « illégale » de leur institution par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale en remplaçant les organes élus. Le Croissant-Rouge algérien vit une grave crise depuis près de deux années. Une situation qui remonte au moment où le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbas, avait accusé publiquement le comité provisoire de direction (CPD) de n'« être pas capable » de convoquer une assemblée générale pour renouveler les élections. Le ministre avait alors décidé de l'installation d'une commission interministérielle chargée de cette mission en se basant sur l'article 25 du statut du CRA qui habilite, en cas de vacation des organismes du Croissant-Rouge ou de non tenue de l'assemblée ordinaire, les pouvoirs publics à intervenir. Les directeurs de wilayas du CRA, dénonçant « la déstabilisation et l'ingérence » dans leur institution par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, rejettent « les accusations diffamatoires » proférées à l'encontre de leurs cadres. Ils condamnent également le non-respect des décisions du Conseil d'Etat du 14 février 2006 rétablissant le conseil et le comité directeur comme seuls organes du CRA. Pour mémoire, l'action en justice engagée par le CPD a rendu une décision en sa faveur au mois de juin 2005 et en février dernier c'est le Conseil d'Etat qui a statué dans le fond en annulant toutes les décisions du ministère de la Solidarité. Les élus du CRA font appel au premier magistrat du pays pour l'exécution de la décision de justice pour la consolidation de leur droit. A l'occasion, ils ont aussi décidé de se « réapproprier » leur institution en décidant de la reprise des organes élus du Croissant-Rouge algérien comme le stipule, selon eux, l'arrêt exécutoire du Conseil d'Etat. Les directeurs de wilaya du CRA regrettent, par ailleurs, que leur institution se voit investie par les courants politiques désireux de s'offrir une tribune d'expression à la veille des élections. Ils exigent enfin la démission du ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale qui, selon eux, « casse tous les efforts de bonne gouvernance entrepris par le chef de l'Etat ».