Le coronavirus, qui fait des ravages en Chine, plus de 1500 morts, s'est propagé hors de ses frontières. Il a fait son apparition en Afrique. L'épidémie qui semblait se circonscrire à son foyer originel, prend une dimension planétaire. Avec un premier cas qui a été recensé en Egypte et une première victime en France, il faut croire que le virus est à nos «portes». Des millions de nos compatriotes y résident, de l'autre côté de la Méditerranée et se rendent fréquemment au pays rendre visite à leurs familles et vice versa. Un flux humain qui représente une opportunité de propagation de ce virus qui, vraisemblablement, ne tient pas en place malgré toutes les mesures sanitaires prises par les autorités chinoises pour le cantonner. L'Algérie sera-t-elle épargnée? Le risque est avéré. Il faut aussi souligner que la Chine reste son premier fournisseur elle qui, par sa situation géographique, se présente comme la «porte de l'Afrique», continent où la seconde puissance économique de la planète a investi en force pour s'affirmer comme son premier partenaire. Cette densité d'échanges commerciaux qui est accompagnée par des mouvements de population tout aussi importants ne semble pas avoir connu de compression notoire malgré le nombre de victimes qui évolue à une vitesse alarmante, ce qui est le cas de l'Algérie. «Les échanges commerciaux entre les deux pays n'ont pas été affectés par le nouveau coronavirus» et qu'ils se poursuivront «normalement» a déclaré tout récemment, le 5 février, l'ambassadeur de la République populaire de Chine, Li Lianhe, lors d'une conférence de presse, organisée par l'ambassade de Chine à Alger et consacrée aux mesures prises par Pékin pour contenir le nouveau coronavirus. L'Algérie qui n'a pas attendu les mesures préventives conseillées par l'Organisation mondiale de la santé est déjà en état d'alerte. Un «dispositif de renforcement de la surveillance» a été mis en place. Des caméras thermiques de contrôle ont été installées dans les aéroports Houari-Boumediene (Alger), Mohamed-Boudiaf (Constantine) et Ahmed-Ben Bella (Oran) alors que les 48 personnes rapatriées de Wuhan, foyer de l'épidémie ont été placées en quarantaine durant 14 jours à l'hôtel el Marsa, à l'ouest d'Alger. L'Algérie est-elle suffisamment armée pour contrer le Coronavirus? Rappelons que l'OMS, qui l'avait placée sur une liste de 13 pays africains devant être «particulièrement vigilants» à l'égard de ce type de virus, avait indiqué que l'Algérie faisait partie des pays ne disposant pas du «matériel essentiel dont elle a besoin pour effectuer des tests sur un nouvel agent pathogène», ses propres capacités ne lui permettant pas d'être en mesure de dépister de manière autonome le coronavirus. Un constat inquiétant! Le stress est monté d'un cran avec la publication d'une récente étude qui a qualifié l'Egypte, l'Algérie et l'Afrique du Sud comme les pays africains les plus exposés au Coronavirus. La Chine étant le premier partenaire commercial de l'Afrique et, du fait des nombreuses liaisons aériennes existant entre Pékin et l'Afrique (ces trois pays cités en particulier, Ndlr), cela augmente la préoccupation vis-à-vis d'une possible introduction de ce nouveau coronavirus aisément transmissible, a présenté comme argument l'équipe internationale qui a publié ce travail le 7 février. La population est en tous les cas déjà sur le qui-vive. Un vent de panique s'était emparé de l'hôpital El Kettar, spécialisé dans les maladies infectieuses, le 3 février. Une rumeur avait fait état de ressortissants chinois atteints du coronavirus, qui, en réalité, avaient été admis pour une simple fièvre. Touchée ou pas par le coronavirus, l'Algérie en subit les conséquences sur le plan économique à travers la nouvelle dégringolade des prix du pétrole, qui lui assurent l'essentiel de ses revenus en devises. Le coronavirus a sérieusement impacté l'économie de la Chine, épicentre de l'épidémie de ce type de virus. Première consommatrice mondiale de pétrole, sa demande a reculé d'environ 3 millions de barils par jour, ce qui a sapé le moral du baril de Brent, référence du pétrole algérien, qui a cédé plus de 10 dollars depuis l'apparition de cette «maladie» mortelle et dévastatrice, qui s'est propagée à plusieurs pays.