L'autre nouvelle mesure concerne le confinement des volailles. Deux nouvelles mesures ont été prises, hier, pour faire face à la pandémie de grippe aviaire dans notre pays. Il s'agit du confinement des volailles et de l'interdiction des marchés anarchiques de volailles. C'est ce qu'a annoncé hier, le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, le Dr Bouguedour, en marge d'une journée scientifique sur la grippe aviaire organisée par l'Institut pasteur d'Algérie (IPA). A ce propos, une directive a été déjà transmise aux walis. Le confinement, a tenu à expliquer M.Bouguedour, consiste à clôturer, en grillage, tous les lieux d'élevage de volailles. Il a estimé, par ailleurs, que devant l'ampleur du danger ainsi que le risque éventuel de détecter ce virus dans notre pays, les P/APC doivent immédiatement recenser tous les élevages existants dans leurs communes. «Il faut rester vigilant en évitant tout contact avec les oiseaux, entre autres les pigeons», a-t-il avancé. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a affirmé que son département est passé à la phase de préparation des hôpitaux, en les équipant de tous les moyens pour la prise en charge d'éventuels cas. Il a révélé notamment l'existence d'un stock de vaccins contre la grippe aviaire qui va augmenter, selon lui, dans les prochains jours. Pourtant, certains médecins présents à cette rencontre ont soulevé l'absence de moyens de protection contre ce virus, entre autres, les masques. L'un d'entre eux a proposé par ailleurs, de créer une cellule au niveau des hôpitaux pour orienter le personnel médical. Jusqu'à présent, l'Institut pasteur a effectué 800 prélèvements qui se sont avérés négatifs. Le risque de contamination n'est pas à écarter bien que notre pays n'ait diagnostiqué aucun cas de grippe aviaire. «Il faut jouer la transparence dans cette affaire, en signalant toute suspicion ou cas confirmé», ajoutera M.Bouguedour. Pour sa part, Dr Belabès, représentant de l'IPA, a tenu à rassurer que notre pays n'a pas les conditions de l'installation à grande échelle du virus H5N1. Selon lui, la contamination humaine se fait par voie respiratoire, et le risque d'attraper la maladie par l'alimentation est qualifié de faible, voire négligeable. Il n'y a donc aucun danger à manger du poulet ou des oeufs cuits, le virus étant détruit à 60 degrés Celsius. Mais malheureusement, cette pandémie se propage de plus en plus dans le monde. D'ailleurs, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été signalés à Kelioubiya, région limitrophe du Caire, où se trouvent 65% des fermes d'élevage de volailles en Egypte. Ces nouveaux cas viennent s'ajouter à ceux annoncés vendredi dans les régions du Caire, Gizeh et Minya. Les autorités égyptiennes ont sitôt procédé à l'abattage de 10.000 poulets dans la ferme où a été détectée la grippe aviaire. Un cordon de sécurité a été dressé dans un périmètre de 3 km autour de la ferme et les 12 travailleurs de la ferme ont été, quant à eux, envoyés au laboratoire pour effectuer les analyses et les tests nécessaires. Pour leur part, les éleveurs de volailles de l'Union européenne étaient inquiets hier, au lendemain de la confirmation du premier cas de grippe aviaire en France, sixième pays de l'UE touché par le virus H5N1 qui a entraîné une chute importante de la consommation de volailles dans cette zone. Tous les cas de grippe aviaire recensés à ce jour au sein de l'UE (Allemagne, Autriche, France, Grèce, Italie, Slovénie) ne concernent que des oiseaux sauvages, en particulier des cygnes, aucun élevage n'ayant été touché. L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAP) redoute de plus en plus que la grippe aviaire ne se propage en Afrique et plaide pour des mesures incitant les fermiers à bien signaler les cas suspects. «Si une épizootie devait se développer chez la volaille au-delà des frontières du Nigeria, les effets seraient désastreux pour les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes», a fait savoir Joseph Domenech, vétérinaire en chef à la FAO, dans un communiqué publié vendredi. Depuis l'apparition de cette maladie en 2003, et qui a décimé des millions de volailles, 169 personnes ont été affectées et 91 sont décédées.