L'intérêt porté aujourd'hui à l'Algérie définit un Occident qui cherche à se protéger coûte que coûte. C'est à bord de la frégate HMS St Albans, énorme navire de guerre de la Grande-Bretagne, amarré tôt dans la journée d'hier au port d'Alger, que le commandant officier du navire, le commander Steve Dainton, de la Royal Navy, a bien voulu donner sa conférence de presse. «Il s'agit là d'une première visite d'échange d'informations entre les marines des deux pays. C'est une visite classique qui indique une coopération croissante dans le domaine de la marine militaire. Nous avons déjà été en contact avec le Kirch algérien, navire de guerre qui a participé en 2004 à la commémoration du bicentenaire de la bataille de Trafalgar. Notre spécialité est le contrôle de sécurité, et avec ce navire, le HMS St Albans, nous avons déjà effectué des missions de sécurisation en haute mer et contre des actes de piraterie.» Parcimonieux et avare en informations, le commander Steve Dainton n'en dira pas plus. Il répond de manière évasive à deux ou trois questions, avant de s'éclipser, aussi promptement qu'il était arrivé. Nous apprendrons seulement qu'au bout de la visite de trois jours du HMS britannique, des officiers de la marine algérienne seront conviés à prendre place à bord du navire de guerre afin d'en maîtriser certaines méthodes de travail et le fonctionnement du dispositif de sécurisation et de contrôle. Le commandant de la frégate britannique a été pourtant intégré aux dispositifs de l'Otan, à partir de 1998, et c'est donc un homme d'expérience qui a conduit son navire des côtes britanniques à la baie d'Alger. Le HMS St Albans est une frégate de 133 mètres de longueur dont l'effectif, estimé à 180 hommes, renseigne sur la nature des missions. En outre, il s'agit d'un navire qui a participé, dans son histoire, à plusieurs batailles navales et est doté de systèmes très performants dont un radar, un sonar, des systèmes de télécommunications reliés aux satellites, ainsi qu'un avion Lynx et un hélicoptère Merlyen. L'escale de la frégate britannique HMS St Albans sera suivie immédiatement par une autre, plus importante, celle du groupe naval Snmcmg-2 de l'Otan, le 24 février. Et cet intérêt que porte l'Occident à l'Algérie depuis quelques années ne peut signifier la hantise de se prémunir coûte que coûte contre une éventuelle menace. Car, depuis les événements du 11 septembre, la sécurité occidentale a été élevée au rang de première politique étrangère. Pour l'Algérie, ces contacts successifs peuvent être très bénéfiques dans le sens où la marine algérienne est en train d'acquérir des aptitudes de qualité, surtout concernant la sécurisation en haute mer. Communication codée, repérage, surveillance et interception ont fait partie de l'apprentissage de la marine algérienne en 2004 et 2005. Les contacts et exercices navals en haute mer entrant dans le cadre des échanges bilatéraux ou multinationaux dans le cadre du programme méditerranéen de l'Otan, ont émaillé en long et en large les activités de la marine algérienne. Avec en vue l'objectif d'être performant, de se voir investi de missions humanitaires ou de maintien de la paix au plan régional.