Nourrissant une animosité viscérale vis-à-vis de la mouvance laïque, Abderezzak Makri s'est, à partir d'Oran, déchainé contre ses forces en leur tenant un discours plus ou moins stigmatisant. Le premier patron du MSP ne croit pas à la laïcité. Il le dit ouvertement à Oran en qualifiant la mouvance laïque «de courant dangereux et intégriste». «Alors que nous militions pour la continuité du pouvoir, nous nous sommes retrouvés avec un pouvoir volé par les laïques dangereux», a-t-il déclaré, soulignant au passage que «ce danger guettait l'Algérie depuis les années 1990. Celui-ci s'est accentué ces dernières années». «Le pivot du pouvoir commence à virer de l'armée vers ce courant laïque intégriste», a-t-il ajouté. Makri ne s'en est par pris seulement aux démocrates laïques. Il s'en est même pris à l'armée contre laquelle il dira que «le MSP a, depuis sa création, plaidé pour la démilitarisation de l'exercice politique et écarter l'entreprise militaire de la politique». Du coup, a-t-il ajouté, «ce pouvoir a failli tomber entre les mains des affairistes». En ce sens, Makri fera savoir que «ces lobbies se sont constitués bien avant l'avènement de Bouteflika». Il revient au Hirak et les partis laïcs contre lesquels Makri a tenu un discours virulent en affirmant que «les laïcs-intégristes veulent s'emparer de ce mouvement, le Hirak, en le kidnappant». Il ajoute en soulignant que «le Hirak est algérien n'ayant aucune appartenance politique ni religieuse, venu pour libérer l'Algérie». «Celui-ci, le Hirak, a réussi à arracher plusieurs acquis, d'autres seront arrachés», a-t-il ajouté, expliquant que «nous sommes pour la continuité de ce mouvement en vue de la concrétisation de la transition démocratique». Le premier responsable de la formation islamiste a, par la suite, évoqué les événements qu'a vécus son parti politique depuis sa création en remontant jusqu'aux élections législatives plurielles tenues en 1997. Faisant le parallèle entre ces élections et les évolutions de l'actuelle situation politique, Makri ne voit pas de changement, hormis le départ des tenants de l'ancien système et la survie de son parti. «Vous voilà tous partis tandis que le MSP est resté», a-t-il affirmé. «Quelle que soit l'autorité qui veut écarter le MSP en usant de la fraude électorale, celle d'avant Bouteflika ou autre, ou celle actuelle, nous leur disons que vous allez partir tandis que le MSP restera», a-t-il souligné expliquant que «notre formation est un mouvement apte à résister à toutes les formes de menaces». «Le MSP a été ciblé », a-t-il affirmé. Abderrezak Makri, a réitéré le soutien de sa formation aux réformes constitutionnelles et à la révision de la loi électorale avant d'organiser un scrutin «honnête et transparent». Il explique en précisant que «ces propositions sont conformes à celles de la présidence de la République». Il estime qu'«il ne peut y avoir d'élections sans une nouvelle Constitution et de nouvelles lois». Aussi, il a plaidé pour «la nécessité de constituer des partis politiques, pour former les dirigeants du pays et lui assurer des cadres patriotes et compétents aptes à assumer les responsabilités et à assurer le développement de la nation».