Le conseil national consultatif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a décidé de participer au référendum sur la révision de la Constitution du 1er Novembre prochain, mais la consigne qui a été donnée à la base de ce mouvement, c'est de voter par un «Non» contre la mouture de la révision constitutionnelle soumise au peuple par référendum. C'est la première fois que le MSP se démarque de la sorte vis-à-vis des choix et des décisions du pouvoir en place. S'agit-il d'une décision renseignant sur le divorce clair et net du MSP à l'égard des choix du pouvoir en place ou juste de la poudre aux yeux et un message tacite du mouvement dans la perspective de le doter d'un rôle prépondérant dans le processus politique en cours où son frère ennemi, à savoir le mouvement el-Bina a pris de l'avance par rapport au mouvement de Nahnah dans lequel faisait partie le chef de ce dernier, Abdelkader Bengrina, en l'occurrence. Le MSP qui est présidé par Abderrezak Makri, a de tout temps, depuis sa création par son père fondateur, Mahfoud Nahnah, soutenu les choix et les décisions du pouvoir en place lors des rendez-vous électoraux et lors des référendums précédents que ce soit pour la Concorde civile ou pour la Réconciliation nationale et autres choix décisifs prônés par les décideurs. Que s'est-il passé réellement pour que le mouvement de Makri et son conseil national consultatif (Choura) optent pour ce choix et cette décision? La conférence de presse qui sera animée aujourd'hui, par le président du MSP et les cadres de ce mouvement aura a étayer les tenants et les aboutissants de cette décision inhabituelle du MSP. Il faut se rappeler de la dernière position du MSP et de son président Makri lors de l'approche de l'élection présidentielle annulée par l'élan populaire du 22 février 2019. Ils ont appelé a ce que les décideurs à travers l'armée et les représentants de la classe politique aillent vers un consensus national et une transition politique même s'il faut maintenir le président sortant et impotent au poste de président de la République. Cette attitude avait suscité le courroux de l'ensemble de la classe politique alors que Makri faisait son pèlerinage politique pour faire accepter cette proposition aux partis au pouvoir, à savoir le Rassemblement national démocratique (RND) et le Front de Libération nationale (FLN) La démarche de Makri qui visait le partage de la gestion politique entre l'armée et le pouvoir de fait et la classe politique est tombée à l'eau par l'irruption inattendue du Mouvement populaire, y compris la démarche du MSP de cautionner le régime de Bouteflika et ses symboles honnis par la majorité des Algériennes et des Algériens. Selon toute vraisemblance, le MSP joue aux cassandres, il veut signifier au pouvoir en place qu'il faudrait revoir les équilibres politiques en cours pour mieux conforter la place de son mouvement qui, de tout temps, a cautionné et soutenu les gouvernements successifs depuis sa création. Certaines sources concordantes justifient la décision du MSP quant à sa participation dans le référendum de la révision constitutionnelle en votant «Non» par rapport à certains articles qui ont trait surtout à l'identité et plus particulièrement, la, composante de tamazight et sa constitutionnalisation d'une manière immuable et sa promotion et la généralisation de son enseignement à l'échelle nationale. La mouvance islamiste n'a jamais soutenu cette approche identitaire où la dimension amazighe doit être reconnue pleinement et sans ambages dans la Constitution. Même si le MSP avait soulevé les questions en rapport avec les équilibres des pouvoirs et de leur indépendances, le volet identitaire demeurait toutefois le véritable élément de discorde.