Le Ramadhan, ce mois dit de « solidarité » est aussi celui de la flambée des prix et l'inondation du marché national en produits périmés qui impactent à la fois le portefeuille et la santé des citoyens. Pour cette année, le ministre du Commerce Kamel Rezig affirme avoir trouvé la solution pour venir au secours des classes défavorisées durant le mois sacré. En s'exprimant, hier, sur le sujet, le ministre du Commerce a affiché la volonté de son département à remettre de l'ordre dans le secteur, en renforçant les opérations de contrôle sur le territoire national pour préserver la santé des citoyens, tout en assurant la disponibilité des produits alimentaires en quantité suffisante, avec des prix «abordables» pour tous. Evoquant le rôle de ses cadres, le ministre a appelé ces derniers à assumer «pleinement leur rôle de contrôleur et de régulateur du marché», pour préserver la santé des citoyens et «le droit de chacun à un produit de qualité conforme aux normes». Pour réussir cette mission Rezig annonce la remise en service des laboratoires de contrôle de qualité qui sont actuellement au nombre de 29 laboratoires à travers le territoire national et le renforcement de ce dispositif existant par «des laboratoires mobiles au niveau des ports». «D'ici 2022, le nombre de laboratoires dépassera les 50 à travers le territoire national», affirme Kamel Rezig pour qui l'inondation du marché national en produits périmés importés de l'étranger fait désormais partie du passé. Pour la réussite de son programme, le ministre a instruit ses cadres à adopter un comportement responsable en «signalant toute infraction à la justice, avant de recourir aux médias pour informer les citoyens des dépassements existants». Il précise dans ce sens que « le temps des instructions par téléphone est révolu. Les pratiques anciennes qui ont marqué le secteur depuis des années doivent disparaître et personne n'est au-dessus de la loi». Dans ce sillage, il a sommé les entreprises activant dans le secteur de l'agroalimentaire de se conformer aux normes en termes de qualité et d'hygiène en leur accordant un délai d'un mois avant le passage à la répression. «Les entreprises réfractaires seront sanctionnées. Nous n'avons aucun problème, s'il faudra fermer les entreprises on va les fermer» déclarera-t-il, d'un ton menaçant. Outre, l'intensification des opérations de contrôle, le ministre du Commerce affirme que son département proposera «un texte de loi criminalisant la vente et l'importation des produits périmés». «Une manière de préserver la santé des citoyens», expliquera-t-il. Pour ce qui est de la régulation des prix, le ministre du Commerce, affirme que son département travaillera en étroite collaboration avec les commerçants et les entreprises activant dans le secteur agroalimentaire pour arriver à mettre sur le marché un produit de qualité avec des prix «abordables». «Nous avons une confiance aveugle en nos commerçants. Tout le monde est appelé à participer à la réussite de cette opération et de faire de ce mois sacré un mois de solidarité entre les Algériens» déclarera- t-il devant ses cadres. Cependant la question qui se pose est : le ministre du Commerce va-t-il réussir enfin là où ses prédécesseurs ont échoué ? Pour répondre à cette question, il faut attendre le mois sacré pour pouvoir constater de visu si le ministre du Commerce tiendra ses promesses. Car, remettre de l'ordre dans un secteur plongé dans l'anarchie pendant des décennies, n'est pas une chose si aisée, et ramener les prix à la baisse, en défiant la règle de «l'offre et de la demande», est encore plus difficile à réaliser sur le terrain.