Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a annoncé « l'approbation de son parti du projet de révision de la Constitution initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». En effet, lors d'une conférence régionale regroupant les structures du centre tenue au siège du parti, Touati a argumenté cette adhésion par le fait que «toutes les anciennes Constitutions ont été taillées sur-mesure au profit des présidents en fonction, ne reflétaient pas la souveraineté populaire et s'inspiraient de la philosophie de la législation française». Tout en dressant un réquisitoire contre la domination française, « un pays qui n'est pas le meilleur exemple », il a estimé que «la mouture en préparation doit consacrer la rupture définitive avec la France et ses liens». Il a salué, au passage, les positions du président de la République et de l'Armée nationale dans leurs démarches de préserver la souveraineté nationale. Par ailleurs, pour Moussa Touati, la prochaine Constitution doit « être entièrement algéro-algérienne du point de vues conception et application. Sa révision ne doit pas être conjoncturelle, mais doit se baser sur une vision profonde qui s'inscrit dans la durée et qui soit à la hauteur des sacrifices des vaillants chouhada ayant libéré cette patrie ». Il a indiqué, en outre, qu'elle doit « faire des revendications populaires sa priorité et son mot d'ordre, de manière à favoriser l'émergence des élites au niveau de tous les pouvoirs et mettre, ainsi, un terme aux régimes autocratique et oligarque ». Il a mis l'accent également sur « l'impératif de préserver la loi suprême des débats sur les fondements de l'identité nationale qui sont constants et partagés par tous les Algériens, afin d'éviter des divisions qui ne servent pas notre pays ni ses intérêts, particulièrement dans la situation actuelle ». Il a souligné aussi « la nécessité d'ouvrir le champ du dialogue le plus large possible, afin d'associer la frange des jeunes qui ont donné au monde une leçon grâce à leur pacifisme et éviter, par là même, leur dérive, eu égard aux situations très difficiles dans les pays voisins (Mali et Libye) et dans la Méditerranée ». Dans le même contexte, le premier responsable du FNA a annoncé la disponibilité de sa formation politique à prendre part au processus de consultations et de concertations, mené par le chef de l'Etat autour de la Constitution et de la situation du pays. « Nous irons avec des propositions concrètes tout en assumant la responsabilité de porter la voix de nos concitoyens et de défendre leurs revendications légitimes auprès des plus hautes autorités », a-t-il précisé. Abordant la question des élections, le conférencier a défendu la thèse « d'une période transitoire qui aurait été plus bénéfique au pays et aux institutions, notamment pour la question de la légitimité ». Mais au vu de l'intérêt de la nation, il fait savoir que son parti est non seulement « d'avis à ce que les assemblées élues soit dissoutes, mais participera aussi pleinement aux prochaines élections législatives et locales. Notre participation sera motivée par le fait de servir tous les Algériens, aussi bien ceux qui voteront que ceux qui voteront contre nous ». Sur un autre plan, le leader politique a tenu à rappeler que « le FNA est un parti populaire qui a toujours été et qui reste proche des couches défavorisées ». Il a sommé, à ce titre, les chefs des bureaux de wilaya et en particulier les élus à assumer leurs responsabilités, conformément aux statuts, et faire un travail de proximité en vue de prendre en charge les préoccupations des citoyens. Il n'a pas manqué de fustiger les deux partis d'allégeance par excellence, à savoir le FLN et le RND. « Des partis qui bénéficiaient des quotas au niveau des assemblées élues, accordés par l'administration, ce qui ne devrait jamais être le cas au FNA », a-t-il conclu.