Le président du FNA demande aux dirigeants de quitter le pouvoir pour le rendre au peuple. Comme attendu, le Front national algérien (FNA) participera à l´opération consistant à recueillir des propositions des partis politiques dans le cadre des réformes initiées par le chef de l´Etat. C´est ce qu´a annoncé, hier, le président de ce parti, Moussa Touati, à l´occasion de l´assemblée générale élective de son bureau d´Alger. Conduites par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, ces consultations visent à recueillir les propositions des formations politiques et des personnalités nationales sur ces réformes. Cependant, Moussa Touati ne compte pas se présenter chez Bensalah comme le mouton à sacrifier. Il conditionne sa participation par la présence de la presse à la séance de travail ou, en cas de refus, la remise de l´enregistrement aux médias, pour «prendre le peuple à témoin» et imprimer une certaine transparence à ces consultations. Le président du FNA a menacé de quitter la salle de consultation «si cette demande n´est pas satisfaite». De plus, l´ex-candidat à la présidentielle du 9 avril 2009, qui a reçu l´invitation de M.Bensalah, pose une autre condition à sa participation: «Accompagner l´invitation par l´ordre du jour de la séance». Compte tenu de ces préalables, Moussa Touati participera-t-il à ces consultations si deux conditions ou l´une d´elle ne se verra pas satisfaite? En tout état de cause, le premier responsable du FNA a déclaré qu´il s´y présentera pour faire valoir les revendications de sa formation et défendre la souveraineté populaire en plaidant pour un régime parlementaire. Il s´est dit contre les quotas accordés aux femmes lors des élections et a dénoncé ceux qui en ont fait des vitrines politiques. Par ailleurs, M.Touati s´élève contre les violations de la souveraineté populaire par les assemblées élues, y compris l´APN. Sur un autre plan, le président du FNA s´est attaqué avec virulence aux gouvernants, leur reprochant d´être responsables de tous les malheurs des Algériens. Selon lui, ils ont provoqué, après 50 ans de gouvernance, la faillite du pays. A cet effet, le président du FNA demande tout simplement à ces dirigeants de quitter le pouvoir pour le rendre au peuple. «Il faut qu´il y ait un changement pacifique qui consacre le pouvoir du peuple et non celui des militaires ou de l´administration», a-t-il dit, invitant les dirigeants à laisser le peuple choisir ses représentants et faire sa Constitution. Il a expliqué, dans ce contexte, que les Constitutions algériennes étaient élaborées par des groupes de personnes pour servir leurs intérêts, ce qui justifie sa révision décennale. Concernant la nationalité, M.Touati a plaidé pour une unique nationalité, algérienne, des dirigeants du pays condamnant, dans ce sillage, les ex-responsables qui ont quitté le pays après avoir quitté le pouvoir. Le président du FNA s´est prononcé enfin contre l´amnistie générale.