La gestion des collectivités locales intéresse de plus près les autorités de la wilaya de Béjaïa, qui passent enfin à l'acte après une longue période de mutisme, pour ne pas dire de laxisme concernant les situations de crise que vivent ces municipalités. Après les communes de Béjaïa, Tazmalt et Draâ-El-Gaid, c'est au tour de la municipalité de Taourirt Ighil de connaître un changement au sommet de la pyramide. Le nouveau P/APC de cette localité, dépendant de la daïra d'Adekar, a été installé avant-hier, en remplacement du désormais ex-maire, Amar Amour. Ce dernier a été suspendu par le wali de Béjaïa pour une affaire de justice, conformément à l'article 43 du Code communal. Ce même article a été actionné également contre le maire de la commune de chef-lieu de Béjaïa, poursuivi lui aussi dans une affaire de «corruption et dilapidation des biens publics» tout comme l'ex-édile de Draâ El Gaïd, une commune de la région Est de la wilaya de Béjaïa. D'autres maires pourraient dans un proche avenir, faire l'objet de la même mesure, ce qui dénote, on ne peut mieux, la fin de la tergiversation observée jusque-là quant à la gestion «approximative» des affaires locales en relation directe avec le citoyen. La dernière réunion du président de la République avec les walis et les recommandations qui s'ensuivirent semblent être le moteur en marche pour une démarche qui n'a de valeur que de satisfaire les revendications des habitants quant à la prise en charge de leur cadre de vie et son amélioration. à Taourirt Ighil, le premier pas a été franchi. Il s'est immédiatement soldé par la réouverture du siège de la commune, fermé depuis deux longues années à la suite d'un différend entre le maire limogé, d'obédience FLN, un parti qu'il a rallié à la faveur de son dernier mandat électoral, et sa population. Trois Assemblées populaires communales au niveau de la wilaya de Béjaïa connaissent donc des changements de maires, après suspension par le wali pour affaires de justice, en application de l'article 43 du Code communal. Selon un député de la wilaya, d'autres maires connaîtront le même sort dans les prochains jours et pour les mêmes raisons. C'est dire que la corruption et les malversations dans la gestion des collectivités locales est presque une généralité. Ne se contentant pas d'un simple changement, le wali de Béjaïa a pris contact avec les nouveaux maires. Siham Berkane, présidente de l'APC de Tazmalt, Abdenour Tafoukt, président de l'APC de Béjaïa, et Messaoud Mouhoub, président de l'APC de Draâ El-Gaïd, qui ont été convoqués avec des instructions fermes concernant l'amélioration du cadre de vie des citoyens, d'associer la société civile à la prise de décisions importantes et de privilégier la concertation et la gestion collégiale», selon le communiqué de la cellule de communication qui a sanctionné cette rencontre. Dans le même communiqué, il a été précisé «la totale disponibilité de la wilaya et celle de tous les départements et les administrations à œuvrer de concert avec eux, pour créer une cohésion au sein de leurs Assemblées respectives, en vue d'instaurer un climat de travail au service et dans l'intérêt des citoyens, sur la base de trois principaux axes, à savoir la propreté de l'environnement, la valorisation des biens et la numérisation du système administratif». Il y a lieu de préciser que les P/APC de Béjaïa et de Draâ El-Gaïd et de Taourirt ont été installés dans leurs nouvelles fonctions, après la suspension de leurs prédécesseurs par arrêté du wali. quant à la municipalité de Tazmalt, il a été question d'une vacation née de la démission de l'ex-maire, remplacé par Siham Berkane qui a été élue, en novembre 2017, sur la même liste.