L'APC de Taourirt-Ighil dont le siège se trouve au village de Tizi El-Korn, dans la daïra d'Adekar, wilaya de Béjaïa, est fermée depuis trois mois. Officiellement, ce sont les comités de villages qui sont derrière la fermeture de l'institution de la République. Mais qu'arrive-t-il donc à la commune de Taourirt-Ighil ? C'est la question qui taraude l'esprit des citoyens de la région. Le conflit a commencé le 4 janvier dernier et depuis; il y avait eu une succession de fermetures de ladite municipalité. Pourtant, la tutelle (wilaya) avait dépêché à Taourirt Ighil plusieurs fois une commission d'enquête. Sa dernière venue remonte au mois de mars dernier mais sans pour autant avoir réussi à situer et résoudre la problématique posée. Sur place, le porte-parole du comité de village de Tizi El-Korn soutiendra que “tant que nos deux principales revendications, à savoir le départ sans conditions du président d'APC et la venue d'une commission d'enquête sur la gestion de l'APC, ne sont pas satisfaites, nous maintiendrons la fermeture de l'APC”. À la question de savoir que sont devenus le personnel administratif et les 6 autres élus, cette municipalité qui en compte 7: “Ils sont condamnés au repos forcé et attendent le dénouement de l'affaire pour reprendre leurs fonctions. Une antenne administrative a été installée mais le retard et les manques sont immenses en son sein. Il n'y a par exemple même pas d'extrait de naissance n°12 (sur registre) tant demandé”, nous révélera un citoyen de cette région. De son côté, un des responsables de la coordination des villages de Taourirt-Ighil en l'occurrence Amar Amoura soulignera à propos de cette “crise” que “les revendications des citoyens sont légitimes. Notre APC subit un blocage total qui se répercute sur les citoyens. Nous demandons au FFS d'intervenir pour dénouer la crise car le maire est rejeté par tous les villageois. Le FFS est interpellé afin d'éviter une ‘bérianisation' que lui-même a dénoncée à Ghardaia”. Notre interlocuteur ajoutera également que “notre coordination qui a mené à maintes reprises des protestations a continué à faire des réunions de suivi avec le wali qui a pris en charge nos revendications concernant notamment la réhabilitation du centre urbain, l'ouverture de la polyclinique, les travaux de la réhabilitation de la poste, l'ouverture de l'école, l'aménagement du centre urbain, le dégagement d'une enveloppe pour le siège de la mairie et enfin l'inscription d'un programme de logements pour la région” conclut-il. Mais qu'arrive-t-il donc à la commune de Taourirt-Ighil ? La cause est-elle politique ou s'agit-il d'un manque de développement et d'un déficit en infrastructures ? Contacté, le président de l'APC de Taourirt-Ighil, M. Ali dira à ce sujet que “les portes du dialogue et de l'APC ont été fermés par ce groupuscule de citoyens dont les revendications ne sont nullement légitimes. Le problème a un fond politique car outre qu'ils m'ont opposé un slogan du MAK, ces gens-là n'ont pas digéré jusqu'à maintenant leur défaite aux élections mais je n'ai pas voulu entrer en conflit avec les jeunes de ma région. J'ai même saisi les autorités compétentes pour l'ouverture du siège matérialisé par un document signé par 5 élus (3 FFS, 1 indépendant et 1 du FLN). Moi je suis pour un Etat de droit. Sachez, pour votre information que je suis même menacé. Mais La sagesse doit prévaloir car c'est notre région qui est perdante dans ce conflit”. Le P/APC de Tourirt-Ighil n'a pas manqué aussi de souligner qu'il a été reçu plusieurs fois par le chef de cabinet du wali de Béjaïa, mais sans résultat. Par ailleurs, mardi dernier, une délégation de citoyens de Tizi El-Korn s'est déplacée et a rencontré le chef de daïra d'Adekar lui demandant en outre, la réouverture du siège de l'APC de Tourirt-Ighil. Sera-t-elle le prélude à une fin de crise ?