Les plus hautes autorités du pays réaffirment leur détermination à renforcer le dispositif de lutte contre la propagation du coronavirus en Algérie, et ce, à travers la nouvelle série de mesures prises par le président de la République. Des mesures décidées, jeudi dernier, lors d'une réunion tenue au siège de la présidence de la République, en présence du Premier ministre, de nombre de ministres et de chefs d'organes sécuritaires, indique un communiqué de la même institution. Il s'agit en premier lieu de suspendre tous les transports en commun aussi bien publics que privés, ainsi que le trafic ferroviaire à l'intérieur des villes et inter-wilayas. Cette suspension a été décidée en vue de limiter les déplacements de masse dont une grande majorité s'avèrera inutile, notamment en cette période de vacances scolaires. Il a été décidé également la démobilisation de 50% d'employés à l'échelle nationale, en assurant toutefois le maintien des salaires. Sont concernés les emplois ne nécessitant pas une présence indispensable mais sont maintenus par contre ceux des services vitaux nécessaires. Dans ce cadre, les femmes travailleuses ayant des enfants en bas âge sont, elles aussi, démobilisées. Cela vise à protéger cette frange fragile, d'éventuels risques, d'autant plus que les crèches et autres établissements du genre sont fermés. à signaler que les catégories concernées par la démobilisation seront définies, dans les deux cas, via un décret exécutif qui sera promulgué par le Premier ministère. Pour réduire encore au maximum les contacts humains, il sera procédé aussi à la fermeture des cafés et restaurants, dans les grandes villes du pays. Une autre mesure prise concerne la régulation du marché des produits alimentaires. Elle vise à lutter contre les pénuries en assurant la disponibilité de tous les produits de première nécessité. Les spéculateurs verront leurs commerces mis sous scellés, leur signalement à travers les médias et des poursuite judiciaires à leur encontre. En outre, il est annoncé l'installation d'un comité scientifique au ministère de la Santé. En appui à la commission de vigilance et de suivi, il suivra l'évolution de la pandémie et en informera l'opinion publique régulièrement. Il sera composé d'éminents médecins spécialistes à travers tout le territoire national. Le professeur Djamel Fourar, directeur général de la prévention au même ministère, a été nommé porte-parole officiel de ce nouveau comité. La dernière mesure est la facilitation des mesures de dédouanement et l'accélération des procédures bancaires. Elle est destinée essentiellement à mieux gérer l'importation des produits alimentaires, en fonction de la situation exceptionnelle que traverse le pays. Le ministère des Finances en aura la charge à cet effet. A cette occasion, le président Tebboune a exprimé «sa satisfaction de la prise de conscience croissante des citoyens quant à la gravité de la situation, en faisant preuve de vigilance et de prudence, réitérant son appel à davantage de discipline et de respect des mesures de prévention». Il a appelé à «ne pas s'adonner à la panique et à la peur, car la situation est sous contrôle sur les plans financier et humain, grâce à la mobilisation de tous les secteurs mais aussi à l'état d'alerte décrété au niveau des établissements hospitaliers et des frontières». Fustigeant «les voix qui s'élèvent pour propager de fausses informations», Tebboune a mis en garde contre «tout dépassement sous le couvert de la liberté d'expression ». Il a instruit, dans ce sens, les départements ministériels concernés à l'effet de « lutter quotidiennement contre les campagnes de désinformation, par la diffusion de données scientifiques de manière intégrale sur l'évolution de la propagation de la pandémie, en y associant des spécialistes et des experts dans l'opération de sensibilisation, afin de rassurer les citoyens».