«Reporter les jeux Olympiques n'est pas comme décaler un match de football au samedi suivant. » Dans un entretien accordé samedi dernier au média allemand SWR, le président du CIO, Thomas Bach, prévenait déjà qu'un report des JO impliquerait un casse-tête au niveau du calendrier. Mardi, le CIO et le gouvernement japonais ont définitivement acté le report de l'édition tokyoïte à l'été 2021. Mais de nombreuses compétitions majeures sont déjà prévues pour ce même été. Du 16 juillet au 1er août sont, pour le moment, planifiés les Mondiaux de natation à Fukuoka, au Japon. Les Championnats du monde d'athlétisme, eux, sont censés se dérouler du 6 au 15 août 2021 à Eugène aux Etats-Unis. Si ces deux compétitions sont décalées pour faire de la place aux Jeux, ont annoncé WorldAthletics et la FINA, le CIO va aussi devoir prendre en compte les dates de l'Euro 2021, de Wimbledon et du Tour de France. Les dates de début et de fin du tournoi choisies par le CIO ne seront pas anodines. Les JO ne pourront commencer trop tôt, au risque d'empiéter sur les évènements prévus au mois de juillet. Mais ils ne devront pas se clôturer trop tard non plus : le mois de septembre correspond à la saison des typhons au Japon. La question du calendrier est donc centrale et complexe, et les organisateurs ne disposent pas d'une grande marge de manœuvre pour replacer cet évènement majeur. Ce report pourrait être un coup dur pour l'économie japonaise, du moins, à court terme. Fin 2019, les organisateurs avaient estimé que l'organisation des Jeux Olympiques avaient coûté près de 11,5 milliards d'euros (1 350 milliards de yens). Un montant financé par la ville de Tokyo, le Comité olympique nippon ainsi que l'Etat japonais. Les investissements faits pour la création du village olympique et des différentes infrastructures sportives ont donc été faits et ont déjà contribué au PIB japonais des dernières années. Mais le report des jeux Olympiques, causés par l'épidémie du Covid-19, va toucher plusieurs secteurs de l'économique japonaise. C'est surtout l'activité touristique japonaise, déjà sur le déclin depuis plusieurs mois, qui va en pâtir. Le ministère nippon du tourisme avait d'ailleurs estimé en 2018 que 600 000 spectateurs étrangers se rendraient à Tokyo pour le tournoi olympique. Il n'en sera rien, en tout cas pas cette année. Mardi, les économistes de SMBC Nikko Securities estimaient qu'un report aurait un impact négatif total de 5,5 milliards d'euros (660 milliards de yens) sur le PIB japonais en 2020. Mais ces mêmes experts considèrent que cet impact sur la croissance devrait être nul sur le long terme, étant donné que les JO sont reportés et non annulés. Aujourd'hui, 57% des quelque 11 000 athlètes attendus au jeux Olympiques se sont déjà qualifiés pour Tokyo 2020. Mais, au vu du report, ces mêmes athlètes seront-ils automatiquement qualifiés pour les Jeux Olympiques 2021 ? L'équité sportive voudrait que oui, mais les conditions de qualification pour les JO rendent l'équation bien plus complexe. Beaucoup d'interrogations mais peu de réponses existent aujourd'hui. Les championnats d'Afrique d'athlétisme 2020 reportés Les championnats d'Afrique d'athlétisme, prévus initialement du 24 au 28 juin 2020 à Alger, ont été reportés à 2021 en raison de la pandémie de coronavirus, a indiqué mardi un communiqué de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). « Suite à l'ampleur de la pandémie et les mesures de confinement et de sensibilisation décidées par les pouvoirs publics, les deux instances sportives ont décidé de décaler ces championnats d'Afrique à l'été 2021 », lit-on dans le communiqué de la FAA. Cette décision a été prise, d'un commun accord, entre la FAA et la Confédération africaine d'athlétisme, alors que les nouvelles dates du déroulement de cet évènement africain seront arrêtées ultérieurement, précise l'instance fédérale.